Inpex Corp, le plus grand explorateur de pétrole et de gaz du Japon, vend sa participation minoritaire dans un projet pétrolier russe en Sibérie à la maison de commerce japonaise Itochu Corp, ont déclaré à Reuters deux personnes au courant de l'affaire.

Le Japon s'est joint aux sanctions occidentales contre Moscou après l'envoi de troupes en Ukraine en 2022, mais il a conservé des participations dans un certain nombre de projets énergétiques pour des raisons de sécurité énergétique.

Les sources, proches des actionnaires d'INKZAPAD, une coentreprise entre la société privée russe Irkutsk Oil Co (INK) et le consortium Japan South Sakha Oil Co Ltd (JASSOC), n'ont pas précisé les conditions de l'opération ni les raisons pour lesquelles Inpex a décidé de vendre.

Mais la transaction, qui doit encore être conclue selon l'une des sources, montre que le Japon continue à maintenir sa présence en Russie malgré la condamnation de ses actions en Ukraine, le soutien des sanctions et la réduction des importations d'énergie en provenance de Moscou.

En 2021, avant le conflit en Ukraine, le Japon dépendait de la Russie pour 4 % de ses importations de pétrole.

INK possède 51 % d'INK-ZAPAD, tandis que JASSOC détient le reste. JASSOC est contrôlée par l'entreprise publique Japan Organization for Metals and Energy Security (JOGMEC), Itochu et Inpex, qui détiennent respectivement un peu moins de 50 %, un peu plus de 25 % et un peu moins de 25 % des parts.

À l'issue de l'opération, Itochu détiendra un peu plus de 50 % de JASSOC.

Avec une production d'environ 50 000 barils de pétrole par jour (bpj) expédiés vers l'Asie, INK-ZAPAD ne représente qu'une infime partie des 10,6 millions de bpj de la production totale de la Russie et environ un tiers de la production d'INK.

JOGMEC, Itochu et Inpex se sont refusés à tout commentaire. INK n'a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

Les entreprises japonaises, dont JOGMEC, Itochu et Inpex, ont conservé leurs participations dans certains des plus grands projets énergétiques russes, notamment Sakhalin 1 et Arctic LNG-2.

Le Japon a considérablement réduit ses importations de pétrole en provenance de Russie, les ramenant à 0,7 million de barils l'année dernière, soit une baisse de 95 % par rapport à l'année précédente, selon les données des douanes japonaises. Les importations de gaz naturel liquéfié ont quant à elles diminué de 11 % pour atteindre 6,1 millions de tonnes métriques. (Reportage de Katya Golubkova et Yuka Obayashi à Tokyo ; Olesya Astakhova à Moscou ; Rédaction de Tony Munroe et Edwina Gibbs)