New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont ouvert en nette hausse lundi à New York, tirant profit d'une récente chute du dollar ainsi que des menaces de plus en plus prégnantes sur l'offre nigériane, dans un contexte d'espoirs persistants de résorption de la surabondance.

Vers 13H10 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet prenait 1,01 dollar à 49,63 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

"A mon avis, on continue à réagir à de mauvais chiffres sur l'emploi américain vendredi", a mis en avant Bart Melek, de TD Securities. "A cause de cette immense déception, le dollar a chuté, ce qui profite aux matières premières."

Les cours de l'or noir, qui sont libellés en dollar et profitent donc de l'affaiblissement de la monnaie, n'avaient pourtant pas outre mesure réagi à la chute vendredi du billet vert, qui reste désormais plutôt stable.

"C'est que les facteurs favorables et défavorables se compensaient à peu près", ont estimé dans une note les experts de Commerzbank, expliquant que si les chiffres de l'emploi américain affaiblissaient le dollar, ils provoquaient aussi des inquiétudes sur la demande.

Pour eux, le marché restait surtout soutenu par les multiples problèmes de production à travers le monde, même s'ils prévenaient que cette situation ne pouvait résoudre que provisoirement la surabondance générale d'or noir.

"Parmi les pays de plus en plus au coeur de l'attention dans ce contexte, il y a le Nigeria où des militants ont menacé de réduire la production à zéro", ont-ils noté.

Les Vengeurs du Delta du Niger (NDA), un nouveau groupe rebelle séparatiste qui multiplie les attaques sur les installations pétrolières depuis le début de l'année, a revendiqué vendredi deux nouveaux raids, contre les oléoducs opérés par des filiales locales des ténors Shell et Eni.

"Comme il y a très peu de capacités restantes de stockage" chez les différents producteurs mondiaux, ils "vont avoir énormément de mal à prendre le relais en cas de problèmes comme au Nigeria", a prévenu M. Melek, citant aussi les perturbations au Canada et au Venezuela.

Plus largement, il évoquait un optimisme persistant sur le marché, face à la baisse régulière de la production américaine ainsi que des propos jugés relativement conciliants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à l'issue de son sommet de la semaine précédente, même si le cartel n'a rien changé à ses objectifs de production.

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