Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens évoluaient en ordre dispersé mercredi matin, constatant la perspective de restrictions accrues face au Covid-19, notamment en France, et une légère tension sur les taux d'intérêt souverains.

Vers 10h15 la Bourse de Paris perdait 0,10%, Francfort 0,03% et Londres 0,29%, pendant que Milan gagnait 0,26% et Madrid 0,38%. La Bourse suisse lâchait quant à elle 0,28% vers 11h10.

Les Bourses asiatiques ont clôturé en baisse un peu plus tôt. L'indice Nikkei à Tokyo a perdu 0,86%, la Bourse de Shanghai a abandonné 0,43% et Hong Kong 0,27%. Wall Street avait déjà reculé la veille, sous la pression du taux d'intérêt sur la dette à dix ans qui retrouvait ses plus hauts niveaux depuis début 2020.

La hausse des taux d'intérêt sur la dette souveraine à long terme est la marque d'anticipation de hausse de l'inflation aux Etats-Unis. Cette dernière serait nourrie notamment par le plan de relance massif récemment adopté, et par un plan sur les infrastructures de 3000 voire 4000 milliards de dollars dans les tuyaux.

Lorsque les investisseurs anticipent de l'inflation, ils ont tendance à vendre des bons du Trésor, car l'inflation érode la valeur des paiements fixes des obligations. La séance sera justement marquée mercredi par la publication de statistiques sur l'inflation pour le mois de mars, cette fois en Europe où le taux français se tendait légèrement à -0,039% et le taux allemand à -0,280%.

Surtout, les marchés continentaux accusent le coup au moment où "la plupart des pays de l'Europe continentale est étranglée par la nouvelle vague du Covid-19 due aux variants plus contagieux", commente Christopher Dembik, directeur associé chez Berenberg. Le président français Emmanuel Macron a notamment prévu une allocution à 20h00 mercredi, annonciatrice de probables mesures de grande ampleur.

Principale arme contre le virus, la vaccination peine à décoller en Europe alors que plus de 565 millions de doses ont été administrées dans le monde, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles mardi à midi.

Au rang des indicateurs du jour, les dépenses de consommation des ménages en France sont restées stables en février sur un mois, et l'inflation a accéléré à 1,1% en mars sur un an. Le taux de chômage allemand s'est stabilisé en mars pour le troisième mois d'affilée, à 6%.

Côté asiatique, l'activité manufacturière en Chine a connu en mars son rythme de croissance le plus rapide depuis trois mois, et la production industrielle au Japon a rechuté plus que prévu en février.

Deliveroo provoque une indigestion

La plateforme de livraison alimentaire connaissait des débuts difficiles à la Bourse de Londres (-22,76% à 302,00 pence) après une entrée sur le marché qui avait valorisée la société à 7,6 milliards de livres et suscité des interrogations sur le statut de ses livreurs.

H&M RÉAGIT SUR LE BOYCOTT CHINOIS

Le géant suédois du prêt-à-porter reculait de 1,47% à 200,40 couronnes à la Bourse de Stockholm. Il a affirmé mercredi faire "tout son possible" pour trouver une issue au mouvement de boycott qu'il subit actuellement en Chine après s'être engagé à ne pas acheter de coton du Xinjiang.

Le groupe a par ailleurs publié une perte trimestrielle de 1,07 milliard de couronnes (environ 104 millions d'euros), à cause des effets de la pandémie.

Anticancéreux approuvé pour Ipsen

Le laboratoire français (+5,14% à 73,60 euros) a annoncé mercredi que la Commission européenne avait approuvé son traitement anticancéreux Cabometyx, en association avec une autre molécule de Bristol-Myers Squibb, pour les patients atteints d'un carcinome du rein avancé.

Le pétrole avance

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai évoluait à 64,51 dollars à Londres, en hausse de 0,58% par rapport à la clôture de mardi. A New York, le baril américain de WTI pour le même mois a perdu 0,59%, à 60,91 dollars.

Dans le même temps, l'euro montait de 0,11% face au billet vert, à 1,1734 euro pour un dollar et le cours du bitcoin perdait 1,94% à 57,559 dollars.

afp/vj