Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont démarré la semaine du mauvais pied lundi, continuant à observer avec inquiétude la progression des taux sur le marché de la dette, signe d'une anticipation de hausse de l'inflation.

 

Peu après l'ouverture, vers 09H50 (08H50) GMT, Paris perdait 1,12%, Francfort 1,24%, Londres 1,03% et Milan 0,98%, dans le sillage d'une semaine en dents de scie.

 

L'Asie a clôturé en ordre dispersé un peu plus tôt lundi: les indices Nikkei et Topix au Japon ont pris 0,5%, quand les indices de Shanghai et Hong Kong ont perdu 1,45% et 1,06.

 

Contrairement au climat printanier qui s'est emparé d'une partie de l'Europe, l'heure était encore aux frissons sur les places boursières.

 

"Les risques induits par les excès budgétaires aux Etats-Unis font craindre un durcissement des conditions financières non souhaité en zone euro", signale Christopher Dembik, directeur associé pour Berenberg, à l'heure où Washington discute d'un plan de relance à 1.900 milliards de dollars.

 

L'inflation pourrait faire son retour par la grande porte dans le pays, et par effet d'entraînement en Europe, et encourager la Réserve fédérale américaine (Fed) à monter ses taux, avant que les autres banques centrales lui emboîtent le pas, craignent les investisseurs.

 

La hausse des prix s'est établie à 1,3% en 2020 aux Etats-Unis, et devrait tourner autour des 2,25% en 2022, "ce qui n'a rien d'inquiétant", a toutefois noté vendredi Gita Gopinath, cheffe économiste du Fonds monétaire international (FMI).

 

Elle estime "peu probable" que l'inflation s'établisse de façon durable au-dessus de l'objectif de 2% annuels.

 

Dans le même ordre d'idée, les nouvelles encourageantes sur le front des vaccins contre le Covid-19, entre grande efficacité et prévention contre la contagion, signifient que "l'énorme aide budgétaire et monétaire sera plus dure à justifier" dans le monde à l'avenir, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste senior chez Swissquote Bank.

 

Les craintes d'inflation et de croissance se matérialisent sur le marché obligataire, ou le rendement des obligations à dix ans des principaux pays développés monte fortement depuis plusieurs séances. Le taux américain évolue à 1,38%, à ses plus hauts depuis un an, le taux français a atteint lundi -0,05%, au plus haut depuis juin dernier.

 

IAG porté par l'optimisme

 

Le groupe aérien britannique IAG (+0,76% à 167,01 pence) a confirmé de nouveaux financements qui vont augmenter ses liquidités à 2,45 milliards de livres.

 

L'action profitait aussi du fait que le Premier ministre Boris Johnson présente lundi son plan pour sortir l'Angleterre du confinement, dans l'espoir qu'il s'agisse du dernier.

 

La livre défavorise les exportateurs

 

La vigueur de la livre pénalisait le fabricant de spiritueux Diageo (-2,47% à 2.922,50 pence) et le groupe de luxe Burberry (-1,39% à 1.814,00 pence).

 

Valneva: phase 3 pour un vaccin

 

La biotech franco-autrichienne (-1,63% à 12,04 euros), qui travaille notamment sur le Covid-19, a annoncé lundi le lancement d'une étude sur l'homogénéité des lots cliniques de "phase trois" de son candidat vaccin à injection unique contre le chikungunya.

 

Deutsche Post monte

 

Le logisticien allemand (+0,02% à 42,42 euros) est en tête de l'indice allemand Dax, la seule valeur en vert.

 

Côté devises, pétrole et bitcoin

 

Vers 09H50 (08H50 GMT) le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril montait de 0,76% à Londres par rapport à la clôture de vendredi, à 62,61 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars de 0,66% à 59,64 dollars.

 

L'euro baissait de 0,24% face au billet vert, à 1,2095 dollar pour un euro.

 

Le bitcoin évoluait autour de 56'185 dollars, après avoir atteint un nouveau record à plus de 58'000 dollars dimanche.

 

afp/jh