Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales peinent jeudi, les banques centrales persistant à ne pas vouloir relâcher trop tôt la garde face à l'inflation et avec des résultats d'entreprises mal reçus en Europe.

Après avoir terminé en nette baisse mercredi, les indices américains se dirigeaient vers un maigre rebond, entre 0,1% et 0,6% à l'ouverture selon les contrats à terme.

En Europe, les places financières étaient mitigées: Paris cédait 0,69% et Francfort 0,05%. Londres était mieux orientée (+0,34%), mais l'indice est à la peine depuis le début de l'année par rapport à ses homologues continentaux.

Les banques centrales continuent d'animer les marchés avec la réunion de la Banque d'Angleterre jeudi. Elle a décidé de laisser ses taux inchangés, se montrant très réservée sur la possibilité de les baisser.

Plus tôt, la banque centrale de Suède a annoncé jeudi le maintien de son taux directeur à 4% mais a évoqué sa baisse "dès ce semestre".

Mercredi, la Banque centrale américaine "a redoublé d'efforts pour réfuter les prévisions de baisses de taux dès le mois de mars", la date visée par les marchés depuis plusieurs mois, explique Paolo Zanghieri, économiste chez Generali Investments. "Six mois de bons chiffres sur l'inflation ne sont pas suffisants" pour que la Fed "crie victoire" selon lui.

Signe que le combat contre l'inflation n'est pas encore gagné dans la zone euro non plus, le rythme de hausse des prix en janvier y a ralenti moins que prévu et s'est établi à 2,8%.

Dans le détail, "la stagnation de l'inflation des services va conforter la Banque centrale européenne dans l'idée qu'il est nécessaire d'être prudent", estime Juliette Cohen, membre de l'équipe stratégie de CPU AM.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats européens et des Etats-Unis remontaient. Le taux de l'emprunt américain montait pour évoluer autour de 3,94%, contre 3,91% mercredi.

Après la clôture de Wall Street, de nouveaux géants boursiers technologiques, comme Apple, Amazon et Meta doivent publier leurs résultats annuels.

Les banques européennes sur le grill

Les résultats BNP Paribas (-7,61%) étaient mal accueillis, le bénéfice net record pour la troisième année consécutive étant entaché par les difficultés rencontrées dans les métiers de crédit à la consommation et d'immobilier.

La banque néerlandaise ING (-6,66%) était aussi punie par les investisseurs, après des résultats moins bons que prévus et peu de perspectives.

Le géant bancaire allemand Deutsche Bank (+4,12%), en permanente restructuration depuis 2019, a annoncé jeudi qu'il allait supprimer 3.500 emplois d'ici 2025 après avoir fait état d'une baisse de son bénéfice en 2023.

Julius Baer (+7,32%), secouée par ses prêts à l'empire immobilier autrichien Signa, a annoncé jeudi le départ de son directeur général, Philipp Rickenbache.

Volvo moins investi dans Polestar

Le constructeur automobile suédois Volvo Cars a annoncé jeudi cesser d'investir dans Polestar, spécialiste des véhicules électriques haut de gamme, qui va être désormais financé par sa maison-mère le groupe chinois Geely. Volvo Cars détient 48,3% de Polestar mais "envisage un potentiel ajustement" de sa participation.

Ce plan enthousiasmait les investisseurs puisque à la Bourse à Stockholm, le titre bondissait de 21,45%.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole montaient jeudi avant une réunion technique de l'Opep+, restant soutenus par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, les investisseurs se montrant attentifs à une potentielle réponse des Etats-Unis après la mort de soldats américains en Jordanie.

Le baril de Brent prenait 0,65% à 81,06 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord 0,63% à 76,34 dollars, vers 13H10.

Sur le marché des changes, l'euro reculait de 0,05% face au dollar, à 1,0812 dollar pour un euro et la livre 0,18% à 1,2554 livre pour un dollar.

Le bitcoin cédait 0,86% à 42'090 dollars.

afp/ck