Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales se montrent confiantes jeudi, après la publication d'un ralentissement de l'inflation en zone euro en mai et une première adoption de l'accord sur le plafond de la dette américaine.

Après une séance assez volatile, les Bourses européennes ont fini en hausse: de 0,55% à Paris, 0,59% à Londres, 1,21% à Francfort et 2,01% à Milan, tirée par la hausse de ses valeurs bancaires. A Zurich, le SMI a gagné 0,70%.

Wall Street évoluait aussi dans le vert vers 16H05GMT. Le Nasdaq gagnait 1,04%, le S&P 500 0,87% et le Dow Jones 0,62% vers 16H05 GMT.

L'optimisme des investisseurs a été nourri par l'adoption par les élus de la Chambre des représentants du texte visant à relever le plafond de la dette des Etats-Unis, et ainsi éviter un défaut de paiement.

Les derniers chiffres de l'inflation en zone euro ont aussi soutenu le moral des investisseurs. L'indice des prix à la consommation a reculé nettement à 6,1% après 7% en avril.

"L'inflation sous-jacente (qui exclut l'énergie et l'alimentaire) a reculé à son plus bas niveau en quatre mois (à 5,3%), grâce aux prix des services. Elle devrait probablement continuer de reculer, mais cela ne devrait pas empêcher la BCE de relever ses taux d'intérêt en juin, et sans doute en juillet", a commenté Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics.

"Nous continuerons d'avancer - avec détermination et sans découragement - jusqu'à ce que nous voyions l'inflation revenir à notre cible à moyen terme de 2% en temps opportun", a d'ailleurs déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, jeudi, tout en laissant entendre que les taux directeurs de l'institution approchent du pic voulu.

Les entreprises du secteur privé ont créé en avril plus d'emploi que prévu par les analystes, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, ce qui atteste que le marché de l'emploi américain reste solide.

La Réserve fédérale scrute les données du marché de l'emploi américain, qu'elle trouve actuellement trop tendu et de nature à créer des pressions inflationnistes.

"Le marché attend désormais les véritables marqueurs, notamment le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis qui sera publié demain", souligne Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie marchés chez Natixis IM Solutions.

La question pour les investisseurs était de savoir "si la Fed va relever ses taux en juin". "Aujourd'hui cela ne fait plus aucun doute", estime-t-il.

Sur le marché obligataire, les taux baissaient cependant légèrement. Le même rapport révèle que la croissance des salaires ralentit et "l'inflation induite par les salaires pourrait être moins préoccupante pour l'économie malgré des embauches robustes", a commenté Nela Richardson.

Le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans valait 3,60% vers 16H00 GMT, contre 3,64% à la clôture de la veille et l'équivalent allemand valait 2,25% contre 2,28% jeudi.

C3.ai déçoit ___

L'éditeur de logiciels axés sur l'intelligence artificielle (IA) C3.ai chutait de 11,62% à Wall Street, lesté par des prévisions considérées comme prudentes par Wall Street, qui a vu, la semaine dernière, deux autres fleurons de l'IA, Nvidia et Marvell Technology, relever leurs projections.

Le spécialiste de la gestion dématérialisée des relations clients Salesforce reculait de 5,23% également, malgré des résultats au-dessus des anticipations au premier trimestre et un relèvement de la prévision de marge sur l'année. Le groupe a néanmoins signalé que certains clients faisaient preuve de prudence dans leurs investissements.

SAS fait sans ___

La compagnie aérienne scandinave SAS, en difficulté financière, a annoncé jeudi de nouvelles fortes pertes pour son deuxième trimestre, malgré une hausse de la demande, ce qui a fait chuter son action de 11,93% à Stockholm.

Du côté des matières premières et des devises ___

Les prix du pétrole grimpaient vers 16H00 GMT en amont de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) de dimanche. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, grimpait de 3,14% à 74,88 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, montait de 3,72% à 70,62 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar faiblissait face à plusieurs devises. Face à l'euro il gagnait 0,59%, 0,9300 euro pour un dollar.

afp/rp