New York (awp/afp) - Les marchés financiers mondiaux ont reculé mercredi, les investisseurs plus prudents attendant de disposer de plus d'éléments pour anticiper l'évolution des politiques monétaires.

En Europe, les marchés ont clôturé en forte baisse, à l'issue de leur plus mauvaise séance depuis septembre pour la Bourse de Paris et octobre pour celle de Francfort. A Zurich, le SMI a gagné 0,29%, soutenu par ses poids lourds Nestlé, Novartis et Roche.

Paris a reculé de 1,58%, Milan de 1,41%, Francfort de 1,38%. L'indice FTSE 100 de Londres, qui fêtait son 40e anniversaire, a cédé 0,51%.

A New York, le Dow Jones s'est replié de 0,76%, l'indice Nasdaq a cédé 1,18% et l'indice élargi S&P 500 a rendu 0,80%.

Pour Christopher Dembik, conseiller en stratégie chez Pictet AM, la tendance est à la "prise de bénéfices" après une forte hausse des marchés en fin d'année 2023, et les risques géopolitiques, notamment en mer Rouge, constituent la "bonne excuse" pour le faire.

Seul l'indice suisse SMI, connu pour ses entreprises de secteurs jugés défensifs par les investisseurs, a progressé de 0,29%.

"Le marché est devenu fou en décembre", a commenté Hans Olsen, de Fiduciary Trust Company. "Il est allé beaucoup trop loin. Et le reflux auquel on assiste en ce moment, cette consolidation, était nécessaire pour que le mouvement de hausse puisse durer."

Partie dans le rouge dès l'ouverture, la place new-yorkaise a creusé ses pertes en fin de séance, après la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed).

Lors de cette réunion des 12 et 13 décembre, la majorité des membres de la Fed a estimé "approprié" de maintenir ses taux à un niveau élevé tant que l'inflation n'est pas revenue à un niveau suffisamment proche de l'objectif de la Réserve fédérale, soit 2% l'an.

"Une baisse de taux dès mars paraît improbable à la lecture de ce compte-rendu", a estimé Chris Low, de FHN Financial, alors que les investisseurs tablent pourtant sur un premier coup de rabot à cette échéance.

"Les gens étaient trop confiants" dans l'imminence d'un assouplissement monétaire, selon Hans Olsen, "et cette humeur est en train de changer".

Les indicateurs macroéconomiques du jour ont également encouragé un recalibrage des attentes, continuant de dépeindre une activité économique américaine en phase de décélération, mais toujours résistante.

L'indice ISM du secteur manufacturier est ainsi ressorti au-dessus des attentes pour décembre, même s'il témoigne toujours d'une contraction de l'activité industrielle américaine.

Valeurs refuge ___

Les entreprises ayant profité de la prudence des investisseurs mercredi ont été les entreprises perçues comme défensives, dont l'activité dépend moins du cycle économique.

C'est le cas pour celles de la santé, avec Novartis (+4,43%), GSK (+2,74%), Sanofi (+1,20%), Eli Lilly (+3,35%) et de l'agroalimentaire avec Nestlé (+1,84%), Unilever (+0,75%), Danone (+1,66%), Ahold Delhaize (+1,62%), Coca Cola (+0,23%) et les télécommunications avec Deutsche Telecom (+1,46%), Orange (+1,22%) ou Telefonica (+0,36%).

Au contraire, le secteur des technologies a été victime de l'aversion au risque et du rebond des taux d'intérêt. Ont ainsi reculé Capgemini (-1,56%), ASML (-2,85%), Infineon (-3,82%), Apple (-0,75%) ainsi que les fabricants de semi-conducteurs Broadcom (-2,47%), Qualcomm (-1,88%) et Intel (-1,57%).

Hausse des tarifs des transporteurs maritimes ___

Le transporteur maritime français CMA CGM, non coté, a annoncé le quasi doublement de ses taux de fret à partir du 15 janvier pour les échanges entre l'Asie et la Méditerranée face à la menace des attaques Houthis contre des navires marchands en Mer Rouge.

Son concurrent Danois Maersk a bondi de 5,11% et l'Allemand Hapag-Lloyd de 5,02%.

Bitcoin en chute, pétrole en hausse ___

Les prix du pétrole ont rebondi, aiguillonnés par la fermeture d'un important champ pétrolier en Libye en raison de manifestations, sur fond de tensions en mer Rouge qui peuvent affecter l'approvisionnement d'or noir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a grimpé de 3,13%, à 78,25 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, a bondi de 3,29% à 72,70 dollars.

Le billet vert a pris 0,20% par rapport à la monnaie unique, à 1,0920 dollar pour un euro.

Le bitcoin a chuté de 4,64% à 42.962 dollars, effaçant une bonne partie de ses gains de la semaine.

afp/rp