Les actions américaines ont commencé à chuter après avoir atteint des niveaux record vendredi, dans un mouvement que les analystes ont attribué à des prises de bénéfices, après que les données sur l'emploi aux États-Unis aient présenté un tableau mitigé mais aient maintenu les attentes d'une réduction des taux d'intérêt de la Réserve fédérale en juin.
Les opérateurs se concentrent désormais sur les données relatives à l'inflation américaine, attendues mardi, qui pourraient modifier les prévisions concernant la date à laquelle les principales banques centrales commenceront à réduire leurs taux d'intérêt.
À 1236 GMT, l'indice MSCI World Equity était en baisse de 0,3 %, après avoir atteint un nouveau record historique vendredi.
L'indice paneuropéen STOXX 600, qui a également atteint un record historique vendredi, était en baisse de 0,5%. Le FTSE 100 de Londres était en baisse de 0,5 % et le DAX d'Allemagne était en baisse de 0,7 %.
Amélie Derambure, gestionnaire de portefeuille senior multi-actifs chez Amundi, a déclaré que la baisse de lundi pourrait être due à l'incertitude concernant les perspectives économiques et aux valorisations élevées des actions.
"Certains éléments des perspectives macroéconomiques ne sont peut-être pas aussi clairs qu'on voulait bien le croire", a-t-elle déclaré.
La semaine dernière, les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, et des responsables politiques de la Banque centrale européenne ont renforcé les attentes selon lesquelles les réductions de taux d'intérêt commenceront à l'été, ce qui a contribué à pousser les indices boursiers vers de nouveaux sommets.
Mais les contrats à terme de Wall Street ont indiqué lundi un repli, avec le Nasdaq e-minis en baisse de 0,6 % et le S&P 500 e-minis en baisse de 0,5 %.
FATIGUE
M. Derambure a déclaré qu'il y avait de la "fatigue" dans les actions, soulignant une rupture dans les trajectoires du groupe dit des "Sept Magnifiques" des actions technologiques américaines, qui ont fortement progressé ces dernières années. L'effondrement de Tesla cette année l'a fait diverger du groupe.
"Nous pensons qu'il y a des excès sur les marchés et nous voulons donc être un peu plus prudents", a-t-elle déclaré.
"Nous pensons que les prix sont fixés à la perfection et que la réalité pourrait être légèrement différente.
L'indice des prix à la consommation (IPC) américain pour le mois de février devrait augmenter de 0,4 % et maintenir le rythme annuel à 3,1 %. L'inflation de base devrait augmenter de 0,3 %, ce qui ramènerait le rythme annuel à 3,7 %, son niveau le plus bas depuis début 2021.
Le rendement américain à 10 ans était en baisse d'environ un point de base à 4,0807%.
Les rendements des obligations d'État de la zone euro étaient pour la plupart légèrement plus élevés, le rendement allemand à 10 ans augmentant d'un point de base à 2,281% après avoir connu la semaine dernière sa plus forte baisse hebdomadaire depuis le mois de décembre.
L'indice du dollar américain était en hausse de 0,1 % à 102,76, après avoir chuté de plus de 1 % la semaine dernière, et l'euro était stable à 1,09355 $.
Le yen a légèrement augmenté après que Reuters ait rapporté qu'un nombre croissant de décideurs politiques de la Banque du Japon sont favorables à l'idée de mettre fin aux taux négatifs ce mois-ci.
Le dollar a baissé de 0,2 % par rapport au yen, la paire s'établissant à 146,845.
Les données publiées lundi ont montré que le Japon n'était pas en récession après que la croissance économique ait été révisée à la hausse à un taux annualisé de 0,4% pour le trimestre de décembre.
Les actions chinoises ont progressé après que les données du week-end aient montré un rebond de l'inflation.
Les prix du pétrole ont baissé, après avoir chuté la semaine dernière en raison des inquiétudes concernant le ralentissement de la demande en Chine. Les contrats à terme sur le Brent étaient en baisse de 0,3 % à 81,83 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain était en baisse de 0,4 % à 77,69 dollars le baril.
La baisse du dollar et des rendements obligataires a soutenu l'or, qui a gagné 4,5 % la semaine dernière et est resté stable à 2177,9 dollars l'once.
La crypto-monnaie bitcoin a atteint un nouveau record historique à 72 259 dollars.
