Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes creusaient leurs pertes jeudi midi, en proie à des inquiétudes sur l'évolution de l'inflation, la reprise économique en cours et la résurgence de la pandémie de Covid-19.

En Europe, vers 11H10 GMT, Paris perdait 0,86%, Francfort 1,09%, Milan 0,89%. La place londonienne faisait légèrement mieux que ses voisines (-0,83%) malgré le recul des pétrolières. A Zurich, le SMI cédait 0,37%.

A Wall Street les contrats à terme du Dow Jones (-0,50%), du S&P 500 (-0,31%) et du Nasdaq (+0,12%) laissaient présager une ouverture en ordre dispersé.

En Asie, les marchés ont fini mitigés après la publication d'une croissance solide mais en ralentissement en Chine.

"Les préoccupations persistantes concernant l'inflation, transitoire ou non, ont continué à dominer le moral des investisseurs, et les inquiétudes concernant le rythme et la persistance de la hausse des prix semblent limiter l'optimisme concernant la reprise mondiale", estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.

Les investisseurs préféraient effectivement éviter les prises de risque jeudi, malgré les commentaires rassurants du président de la Fed, Jerome Powell.

Sur le marché obligataire, les rendements poursuivent leur baisse et témoignent d'un penchant pour les actifs moins risqués que les actions.

Le taux d'intérêt du Bon du Trésor français repassait même dans le négatif (-0,003% vers 11H10 GMT), après avoir passé trois mois au-dessus de zéro.

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a d'ailleurs annoncé une hausse de 10,8 milliards d'euros de la dépense des ministères l'an prochain et un déficit public qui sera inférieur à 9% du PIB en 2021, grâce à une croissance relevée à 6% selon les prévisions du gouvernement, contre 5% auparavant.

Jerome Powell a réaffirmé sa conviction que les poussées inflationnistes ne seraient que transitoires, alors que les prix à la consommation et à la production ont atteint de nouveaux plus hauts en juin aux Etats-Unis.

Il a, à nouveau, répété que la banque centrale américaine continuerait de soutenir l'économie jusqu'à ce que la reprise soit complète.

En outre, "l'augmentation du nombre de cas rappelle aux marchés que le Covid reste un risque, malgré le succès des programmes de vaccination dans certains pays", rappelle Sophie Griffiths, analyste chez Oanda.

Les marchés ont également digéré les dernières statistiques sur l'économie chinoise. La croissance du PIB s'essouffle au deuxième trimestre (+7,9% sur un an), alors que la consommation intérieure tarde à se remettre de l'épidémie et que le virus menace toujours l'économie mondiale.

Au Royaume-Uni, le marché de l'emploi s'améliore, mais la reprise tourne au casse-tête pour les entreprises confrontées à une explosion des postes vacants

Les investisseurs prendront en outre connaissance de différentes statistiques américaines, dont les chiffres de la production industrielle en juin et des demandes hebdomadaires d'allocations chômage.

Le groupe Siemens en mauvaise passe ___

Siemens Gamesa (-14,27% à 22,53 euros), filiale espagnole spécialisée dans les éoliennes de Siemens Energy, a publié mercredi des prévisions annuelles décevantes. Celle-ci s'attend à une marge opérationnelle négative ou nulle pour 2021, entre "-1% et 0%". Le groupe s'attend désormais à un chiffre d'affaire annuel entre "10,2 et 10,5 milliards d'euros".

Dans son sillage, à Francfort, Siemens Energy plongeait de 11,95% à 22,77 euros et Siemens baissait de 2,04% à 130,84 points.

Le secteur pétrolier vacille ___

Les prix du pétrole poursuivaient sur le chemin de la baisse jeudi, plombés par les négociations en coulisse de l'Opep+, synonyme d'ouverture prochaine des vannes selon certains observateurs de marché, mais aussi par une hausse inattendue des stocks d'essence aux Etats-Unis.

Vers 11H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 1,52% à 73,60 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour août reculait de 1,74% à 71,86 dollars.

Dans leur sillage, les valeurs du secteur pétrolier souffrent.

A Londres, BP perdait 3,33% à 295 pence et Royal Dutch Shell (action " B ") 2,67% à 1.371 pence.

A Paris, TotalEnergies perdait 2,09% à 36,34 euros et TechnipFMC 3,70% à 6,72 euros et CGG 3,99% à 0,62 euros.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

L'euro reculait de 0,15% face au billet vert, à 1,1818 dollar.

Le bitcoin perdait 2,70% à 31.900 dollars.

afp/rp