Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers poursuivent leur repli mardi, sous pression face à des taux d'intérêt qui ne cessent pas de monter sur le marché obligataire, évoluant à des plus hauts depuis plusieurs années.

Wall Street a commencé la séance dans le rouge: le Dow Jones perdait 0,50%, le S&P 500 0,66% et le Nasdaq 0,82% vers 16h00.

En Europe, Paris lâchait 0,88%, repassant brièvement sous la barre des 7.000 points, un seuil que le CAC 40 n'avait pas franchi depuis mars 2023 au moment de la crise bancaire. L'indice Dax de Francfort est aussi au plus bas depuis mars (-0,83%). Quant à la Bourse suisse, elle voyait vers 16h15 son indice phare SMI fléchir de 0,53%.

Milan perdait 1,20% et Londres 0,27% vers 14H00 GMT. Les Bourses asiatiques ont aussi enregistré des pertes importantes plus tôt.

Les marchés "essayent toujours de déterminer les impacts de la hausse des rendements souverains sur les actions", estime John Plassard, spécialiste en investissement de Mirabaud. Les investisseurs ont les yeux braqués sur le marché obligataire depuis lundi, où le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans évolue au plus haut depuis près de 16 ans. Vers 15h55, il était à 4,70%, contre 4,68% à la clôture lundi. Le rendement des emprunts d'Etat américains à deux ans reprenait son souffle, à 5,08%, contre 5,11%, proche de ses plus hauts niveaux de 2007, tout comme le taux de l'échéance à 30 ans.

"L'écart entre les rendements américains à 2 et 10 ans se réduit désormais", observe Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. "Le rendement à 10 ans accélère plus rapidement que le rendement à 2 ans" et cette "tendance suggère des anticipations d'inflation en hausse, les investisseurs préférant acheter des titres à court terme et attendre la fin des hausses de taux avant de revenir sur les titres à long terme", explique l'analyste.

Au chapitre des politiques monétaires, le vice-président en charge de la supervision bancaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), Michael Barr, a déclaré lundi soir que la Fed devrait maintenir ses taux à un niveau élevé pour un certain temps afin de s'assurer que l'inflation est bien revenue vers l'objectif de 2%. "La question la plus importante désormais n'est pas de savoir s'il est nécessaire ou non de rehausser encore les taux, mais plutôt combien de temps nous devons les maintenir à un niveau suffisamment restrictif pour atteindre notre objectif", a déclaré M. Barr lors d'une conférence à New York.

"Je pense que cela prendra un certain temps", a-t-il ajouté.

Acquisition chez Eli Lilly

La compagnie pharmaceutique américaine Eli Lilly (-1,02% à New York) va acquérir la biotech Point Biopharma pour environ 1,4 milliard de dollars, afin de se renforcer dans les thérapies contre le cancer.

Boohoo hué à Londres

Le site britannique de vente en ligne de vêtements Boohoo dévissait à la Bourse de Londres (-8,96%), après avoir annoncé un chiffre d'affaires en nette baisse et une perte creusée pour son premier semestre décalé.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole se stabilisaient, en amont d'une réunion technique de l'Opep+. Vers 15h55, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,04% à 90,67 dollars, peu après avoir glissé sous les 90 dollars le baril pour la première fois depuis début septembre. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, gagnait 0,32% à 89,14 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro était stable (+0,07%) face au dollar à 1,0484 dollar.

Le rouble reculait de 0,15% à 99,43 roubles pour un dollar vers 15h55 GMT, malgré l'action de la Banque centrale pour contrer l'inflation et l'affaiblissement de la devise nationale.

Le Bitcoin baissait de 1,02% à 27'560 dollars.

afp/vj