Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers saluaient diversement mardi une inflation américaine plus faible qu'attendu en août mais les investisseurs gardaient toutefois un oeil vigilant sur la hausse persistante des prix et sur le naufrage du géant immobilier chinois Evergrande.

En Europe, la tendance était positive à Francfort (+0,16%) et Milan (+0,59%) mais restait négative à Londres (-0,31%) et Paris (-0,27%) vers 14H00 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 0,19%.

A Wall Street, le Dow Jones cédait 0,29%, l'indice Nasdaq à forte composante technologique, était stable (-0,05%) et l'indice élargi S&P 500 avançait de 0,18%.

La hausse des prix a été moins forte que prévu en août aux Etats-Unis par rapport au mois précédent, et a même ralenti sur un an, pour la première fois depuis octobre 2020, selon l'indice CPI.

L'inflation a ralenti à 0,3% sur un mois, contre 0,5% en juillet, moins que les 0,4% attendus par les analystes. Et sur un an, la hausse des prix est de 5,3%, contre 5,4% en juillet.

Le consensus n'anticipait "pas une nouvelle poussée des prix mais que les prix se stabilisent un petit peu en zone haute", ce qui est le cas, observe Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Face à cette publication, qui intervient avant la réunion de la Banque centrale américaine la semaine prochaine, le marché de la dette se détendait: le taux d'emprunt américain à 10 ans reculait à 1,28% contre 1,32% la veille.

"Des pressions inflationnistes persistent mais restent concentrées sur quelques biens et s'essoufflent sur les services et biens post-Covid. Des arguments pour que M. Powell déclare que l'inflation est temporaire !", estiment les experts du courtier Aurel BGC.

Ce ralentissement conforte de nombreux économistes qui depuis des mois estiment, comme le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), que cette forte inflation est due à des pressions temporaires, qui ne mèneront pas à une flambée durable des prix.

Certains investisseurs espèrent ainsi que la Fed prolongera sa politique monétaire accommodante.

La Fed a déjà prévenu qu'elle pourrait commencer à réduire ses achats d'actifs avant la fin de l'année mais n'a pas précisé son calendrier ni l'ampleur de ce tour de vis monétaire.

Reste à savoir ce qu'elle décidera "si les données continuent de montrer des signes de faiblesse ou si les pressions inflationnistes s'atténuent", selon Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Evergrande plonge de 11% ___

Les Bourses chinoises ont fini dans le rouge. La déclaration du géant de l'immobilier Evergrande a fait s'accélérer la baisse des indices boursiers de Hong Kong et de Shanghai.

Le groupe chinois a perdu 11,87% après avoir indiqué faire face à une "pression énorme" sur le plan financier et prévenu qu'il pourrait ne pas honorer ses obligations envers ses créanciers.

Une éventuelle liquidation de ce géant de l'immobilier aurait des conséquences considérables, non seulement sur l'économie chinoise mais aussi sur la "stabilité sociale" chère aux dirigeants chinois.

Mardi, des dizaines de personnes ont manifesté devant le siège du groupe à Shenzhen, s'inquiétant de ne pas revoir leur investissement.

Le luxe pèse sur la tendance ___

Les valeurs du secteur se replient, après la publication d'une note d'AlphaValue estimant que la "prospérité commune" voulue par président chinois "révèle la vulnérabilité" de l'industrie du luxe.

AlphaValue abaisse donc sa recommandation pour les actions LVMH, Kering et Prada.

A Paris vers 14H00 GMT, Kering (-3,65% à 652,20 euros), LVMH (-1,81% à 645,10 euros) et Hermès (-1,33% à 1.262 euros) tiraient le CAC 40 vers le bas. A Londres, Burberry cédait 1,31% à 1.850,50 pence et à Milan, Salvatore Ferragamo reculait de 2,83% à 18,22 euros.

JD Sports en forme ___

A Londres, JD Sports Fashion s'envolait de 8,15% à 1.134,5 pence grâce à des résultats semestriels record.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole montaient mardi à leur plus haut niveau depuis près d'un mois et demi, dopés par les perturbations de la production aux États-Unis en pleine saison des ouragans.

Vers 14H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre gagnait 0,67% à 74 dollars à Londres, par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour octobre progressait de 0,58% à 70,86 dollars.

L'euro gagnait 0,15% face au billet vert à 1,1810 dollar.

Le bitcoin prenait 2,80% à 46.408 dollars.

afp/rp