Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers reculaient vendredi, sous la pression d'une montée des taux obligataires, tandis que sur le marché des devises, la livre repartait à la baisse.

En Europe, Londres perdait 0,24%, Francfort 0,88%, Milan 0,84% et Paris (-1,20%) était plombé par le luxe vers 07H40 GMT.

En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 0,43%, Shanghai a grappillé 0,13% et Hong Kong était stable dans les derniers échanges.

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, asphyxiée par la hausse des taux obligataires, notamment le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans qui est monté jusqu'à 4,23%, une première depuis juin 2008.

Face à une inflation élevée et persistante, de nouvelles hausses des taux des Banques centrales sont attendues et inquiètent les investisseurs.

Jeudi, le directeur de la Réserve fédérale de Philadelphie, Patrick Harker, a déclaré que la Fed allait "continuer à relever les taux pendant un certain temps", ajoutant s'attendre à des taux directeurs "bien au-dessus de 4% d'ici la fin de l'année".

Selon les observateurs, la Fed pourrait relever ses taux jusqu'à 5% avant de lever le pied, et même les maintenir à ce niveau jusqu'à ce que le comité de politique monétaire soit satisfait de l'évolution des prix. Ses taux sont actuellement compris entre 3,0 et 3,25 %.

Le retour de ces inquiétudes liées au contexte macroéconomique a estompé la légère euphorie apportée par les publications de résultats d'entreprises, meilleurs qu'espéré.

Devises: yen et livre à la peine

Les investisseurs sont en alerte concernant une éventuelle nouvelle intervention de Tokyo après que le yen a franchi la barre des 150 dollars, un plus bas en plus de trente ans.

La monnaie nippone (-0,19% à 150,42 yens pour un dollars vers 07H40 GMT) est désavantagé par la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon, alors que les principales Banques centrales mondiales resserrent leurs conditions monétaires.

Le ministre des Finances, Shunichi Suzuki, a de nouveau déclaré vendredi que le gouvernement était prêt à intervenir et que la récente faiblesse soudaine et unilatérale du yen n'était pas souhaitable.

Même la publication vendredi d'un taux d'inflation de 3% sur un an au Japon en septembre (hors produits frais), un nouveau record national depuis 2014, ne devrait pas pousser la Banque du Japon à changer de direction selon les analystes.

La livre sterling a de son côté annulé son rebond de la veille, enregistré après la démission de la Première ministre Liz Truss.

Vers 07H35 GMT elle s'échangeait 1,1206 dollar en baisse de 0,25%.

"Le principal défi du prochain Premier ministre sera de rassurer les marchés! Nous nous attendons à ce que le marché des actifs britanniques soit encore agité jusqu'à ce que les choses se tassent", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Inquiétudes sur le luxe

Les actions du secteur du luxe reculaient, notamment L'Oréal (-4,75%) et Kering (-3,78%) qui ont présenté leurs résultats trimestriels jeudi. Les investisseurs s'inquiètent des effets de l'inflation sur leurs ventes.

LVMH perdait également 1,44%, Moncler 2,34% et Richemont 2,60%.

Adidas voit noir

L'équipementier Adidas est sanctionné et perdait 7,72% après avoir sabré de nouveau ses prévisions annuelles en raison de ventes s'enlisant surtout en Chine. Il a par ailleurs annoncé un plan pour redresser sa rentabilité en 2023.

Puma (-4,27%) est aussi entraîné dans la chute de son rival.

Sika ne convainc pas

Le groupe suisse de chimie Sika, spécialisé dans les matériaux de construction, a publié des ventes sur neuf mois en forte hausse. Les investisseurs étaient tout de même déçus et le titre perdait 4,32% à Zurich.

Du côté du pétrole et du gaz

Les cours du pétrole étaient stables.

Vers 07H35 GMT, le baril de Brent pour livraison décembre se repliait de 0,26% à 92,14 dollars. Celui de WTI pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour de cotation comme contrat de référence, perdait 0,06% à 84,46 dollars.

Le prix du gaz naturel européen de référence reculait de 6,80% à 118,5 euros le mégawattheure.

Les dirigeants de l'Union européenne sont tombés d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur une "feuille de route" afin d'endiguer la flambée des prix de l'énergie.

afp/buc