Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux restent prudents mercredi au lendemain de la publication de chiffres d'inflation plus élevés qu'attendu aux Etats-Unis, qui repoussent la perspective d'une baisse des taux d'intérêt.

En repli mardi, les places boursières européennes fluctuent autour de l'équilibre vers 08H20 GMT: Paris grappille 0,10%, Francfort 0,03% et Milan 0,08%. Seule Londres sortait du lot et progressait de 0,52%, soutenue par une inflation plus basse qu'attendu en janvier.

En Asie, Tokyo a reculé de 0,69% et l'indice indien Nifty 50 cédait 0,50% vers 08H20 GMT.

Après un départ en baisse, la Bourse de Hong Kong a toutefois inversé la vapeur (+0,84%) pour sa première séance de cotation de la semaine, après les congés du Nouvel An chinois, soutenue par l'espoir que les dirigeants chinois annoncent de nouvelles mesures pour soutenir les marchés et une économie à la peine.

La Bourse de New York a elle aussi mal digéré mardi les données sur l'inflation américaine de janvier et les trois indices principaux ont reculé de plus de 1%.

Sur un an, la hausse des prix aux Etats-Unis a certes ralenti à 3,1%, mais moins qu'espéré. L'inflation sous-jacente, sans l'énergie et l'alimentation, reste tenace, à 3,9%.

"La série de données sur l'inflation, plus forte que prévu, a anéanti les espoirs de voir la Réserve fédérale (Fed) réduire ses taux au cours du premier semestre de cette année", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les investisseurs ont largement revu leurs anticipations concernant l'évolution des taux directeurs de la Fed dans les prochains mois. La probabilité d'une première baisse des taux en mai est désormais inférieure à 50%, selon Ipek Ozkardeskaya, tandis que la probabilité de voir les taux reculer en juin est montée à 75%.

Ces tergiversations se sont reflétées sur le marché obligataire où les rendements souverains ont grimpé mardi. Vers 08H15 GMT mercredi, le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat allemand à dix ans revenait à 2,36%, après avoir terminé à 2,39% mardi.

Du côté du Royaume-Uni, l'inflation est demeurée stable à 4% sur un an en janvier comparé à décembre, alors que les analystes sondés par Factset la voyait remonter à 4,1%, et ce "malgré les chiffres plus solides que prévu sur le marché de l'emploi publiés hier", souligne Ipek Ozkardeskaya.

La livre perdait du terrain face aux principales autres devises, plombée par la perspective que ce ralentissement de l'inflation permette à la Banque d'Angleterre de baisser ses taux directeurs. Les actions britanniques sont à l'inverse soutenues par ce même scénario.

La livre sterling reculait de 0,27% vers 08H15 GMT face à l'euro à 0,8527 livre pour un euro, et elle perdait 0,33% face au dollar à 1,2550 dollar pour une livre. Le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat britannique à dix ans tombait à 4,06% contre 4,15% mardi.

Thyssenkrupp dans le rouge

Le conglomérat allemand Thyssenkrupp (-2,86% à Francfort) a enregistré une nouvelle perte nette importante de 314 millions d'euros au cours du premier trimestre de son exercice décalé 2023/2024, toujours plombé par les difficultés de sa branche acier. Elle a également vu son chiffre d'affaire chuter de 9%.

Heineken sans bulles

Le brasseur néerlandais Heineken chutait de 5,09% à Amsterdam après avoir annoncé une baisse de plus de 14% de son bénéfice annuel en 2023, à 2,3 milliards d'euros, lesté par le recul de ses ventes de bières dans un contexte de forte inflation.

Pétrole et bitcoin stables

Les prix du pétrole évoluent plutôt stables vers 08H15 GMT. Le baril de Brent, pour livraison en avril, prenait 0,25% à 82,98 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, grappillait 0,10% à 77,95 dollars.

Le bitcoin valait 49'800 dollar (+0,48%), après avoir dépassé le seuil des 50'000 dollars lundi pour la première fois depuis novembre 2021.

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