Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux continuaient de naviguer à vue vendredi entre la poursuite d'une forte inflation et la baisse de l'activité économique, scrutant les conséquences de ces conditions sur les résultats des entreprises.

En Europe, après deux séances de baisse, les indices remontaient: vers 10H55 GMT, Paris avançait de 0,63%, Londres de 0,81% et Francfort de 1,63%. En Suisse, l'indice vedette SMI grimpait de 0,37%.

Milan remontait la pente (+1,30%) après sa chute de 3,44% jeudi en raison d'incertitudes politiques.

Le Premier ministre italien Mario Draghi, affaibli par la défection d'un parti de sa coalition, a présenté jeudi soir sa démission, aussitôt refusée par le président italien.

Wall Street s'acheminait vers une ouverture en légère hausse, les contrats à terme des trois principaux indices gagnant autour de 0,3%. Les investisseurs attendent notamment les ventes au détails et la confiance des consommateurs aux Etats-Unis, des indicateurs importants pour jauger l'activité économique.

En Asie, la Bourse de Hong Kong, à forte dominante technologique, a perdu 2,19%, plombée par la chute d'Alibaba. Des dirigeants du géant chinois de l'internet ont été convoqués par les autorités en raison d'une massive fuite de données, selon le Wall Street Journal, les grandes entreprises de la tech étant dans le viseur du pouvoir depuis plusieurs mois.

Shanghai a reculé de 1,64%, alors que la Chine a vu sa croissance économique s'effondrer au deuxième trimestre, à +0,4% seulement, en raison des restrictions sanitaires et d'une crise dans l'immobilier.

"Pour être franc, il est difficile de trouver une classe d'actifs où les signaux de récession ne clignotent pas au rouge", relève Jim Reid, analyste de la Deutsche Bank.

Après un indicateur des prix à la consommation (CPI) en juin plus élevé que prévu mercredi, puis la même tendance pour les prix à la production (PPI), les investisseurs avaient estimé probable une hausse d'un point de pourcentage du taux directeur de la Fed fin juillet.

Le gouverneur de la Fed Christopher Waller s'est dit ouvert jeudi à une hausse d'un point de pourcentage, mais le marché a préféré retenir qu'à ce stade il comptait voter pour une hausse de 0,75 point, ce qui a provoqué un répit sur les cours.

Les investisseurs vont en outre continuer de regarder avec attention la publication des résultats d'entreprises, alors que les premiers ont encore mis en lumière les difficultés économiques dans plusieurs régions du monde.

Le luxe plombé par la Chine

Le géant suisse du luxe Richemont, propriétaire de la maison de joaillerie Cartier, a enregistré une hausse de 20% de ses ventes sur son premier trimestre décalé, mais a dû affronter l'impact de la politique zéro Covid en Chine. Le titre chutait de 6,22%, au lendemain d'une hausse dans le sillage des résultats du groupe Swatch (-3,38% vendredi).

A Londres, Burberry (-7,07%) a vu ses ventes au premier trimestre décalé freinées par les confinements en Chine en raison du Covid-19.

A Paris, les trois valeurs du luxe Kering (-1,73%), LVMH (-2,01%) et Hermès (-0,87%) étaient en bas de l'indice.

L'Arabie saoudite au capital d'Aston Martin

Le constructeur de voitures de luxe Aston Martin Lagonda a annoncé vendredi une augmentation de capital de 653 millions de livres (770 millions d'euros) à l'issue de laquelle le fonds souverain saoudien Public Investment Fund (PIF) deviendra son deuxième actionnaire.

Les investisseurs applaudissaient et le titre bondissait de 18% à Londres, mais il reste en baisse de plus de 67% depuis le début de l'année.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole partaient à la hausse, sans toutefois compenser les chutes de la semaine, soutenus par l'offre qui semble toujours insuffisante pour détendre le marché.

Vers 10H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, prenait 2,31% à 101,44 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, grappillait quant à lui 1,66% à 97,38 dollars.

Après être passé brièvement deux fois sous la parité mercredi et jeudi, l'euro évoluait à 1,0056 dollar (+0,38%) vers 10H55 GMT.

Le bitcoin reculait de 0,93% à 20.860 dollars.

afp/al