Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers souffraient mardi de la nette progression des rendements souverains et s'inquiétaient de la flambée des prix de l'énergie qui pourrait peser sur les perspectives de croissance mondiale.

Les indices européens reculaient tous, de Paris (-1,42%) à Francfort (-1,27%) et de Londres (-0,37%) à Milan (-1,05%) vers 11H50 GMT. A Zurich, le SMI cédait 1,30%.

La même aversion au risque se dessinait à Wall Street, où les contrats à terme sur les principaux indices cédaient 1,56% sur le Nasdaq, -0,83% sur le S&P et -0,37% sur le Dow Jones.

"La flambée actuelle des prix de l'énergie renforce les inquiétudes, notamment avec la crise énergétique qui devrait s'aggraver juste au moment où nous entrons dans l'hiver", écrit Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

L'économie mondiale reste largement dépendante des capacités de production de la Chine. Or, le pays fait face à des coupures de courant qui pénalisent des millions de foyers ainsi que de nombreuses usines, dont des fournisseurs de grandes entreprises internationales.

Ces tensions énergétiques, qui s'expliquent par la flambée des prix du charbon et du gaz naturel combinée aux efforts de Pékin pour réduire les émissions polluantes pourraient aussi freiner la croissance de la deuxième économie mondiale et avoir un impact sur les biens de consommation des économies occidentales.

Dans ce contexte de montée des prix de l'énergie, qui fait craindre une persistance de l'inflation, les rendements continuaient à monter sur le marché de la dette souveraine, le taux américain à dix ans grimpant à 1,53% après être monté jusqu'à 1,51% la veille. Celui à maturité 30 ans prenait 6 points de base, dépassant les 2%.

Et le prix du baril de Brent, la référence européenne de pétrole brut, a atteint mardi 80 dollars pour la première fois depuis trois ans, en raison d'une hausse de la demande alors que l'offre reste limitée.

En outre, "la situation du groupe immobilier chinois Evergrande est encore source de tensions", tant que l'Etat chinois n'a pas signifié s'il comptait intervenir ou non pour sauver ou restructurer le groupe endetté et au bord de la faillite, observe aussi Andreas Lipkow, de Comdirect.

Le secteur pétrolier monte encore ___

Les valeurs pétrolières profitaient de l'envolée des cours du pétrole, le prix du Brent ayant dépassé les 80 dollars en tout début de matinée, soit son plus haut niveau depuis octobre 2018, en raison des attentes d'une hausse de la demande et des inquiétudes concernant l'offre. Déjà en forte hausse la veille, TotalEnergies prenait 1,11% à 41,52 euros et Vallourec +2,53% à 7,51 euros. A Londres, BP avançait de 2,29% à 338,70 pence et Royal Dutch Shell de 2,32% 1.632 pence.

Vers 11H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre était en hausse de 0,74% par rapport à la clôture de la veille, à 79,30 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le même mois progressait de 0,90% à 76,13 dollars, s'approchant du dernier sommet du début de l'été à 76,98 dollars le baril.

Ça pique pour les fabricants de puces ___

Les titres des fabricants de semi-conducteurs Infineon (-4,25% à 35,91 euros) à Francfort et STMicroelectronics (-4,40% à 37,83 euros) ou Soitec (-3,72% à 189 euros) évoluaient dans le rouge à l'instar d'autres valeurs du secteur technologique pénalisées par la tension du marché de la dette souveraine.

Volkswagen prié de mettre la main au pot ___

Bruxelles a appelé mardi Volkswagen à indemniser sans délai les clients lésés par le scandale des moteurs diesel truqués dans toute l'UE, et pas seulement en Allemagne, accusant le constructeur automobile de "jouer la montre". Pour autant, le titre gagnait 1,17% à 277 euros à Francfort.

ArcelorMittal investit pour réduire ses émissions ___

ArcelorMittal a annoncé mardi investir 1,1 milliard d'euros sur son site de Gand, dans l'ouest de la Belgique, pour réduire ses émissions de CO2 en construisant une nouvelle usine de production d'acier. Le titre prenait 0,25% à 26,07 euros à Paris.

Le dollar se renforce, le bitcoin se replie ___

Le dollar se renforçait en raison de la forte hausse des rendements obligataires américains. L'euro cédait 0,12% à 1,1686 dollar vers 11H35 GMT.

Le bitcoin lâchait 1,61% à 42.017 dollars.

afp/rp