New York (awp/afp) - Les marchés européens ont enchaîné une deuxième séance dans le vert mardi, mais Wall Street n'est pas parvenue pas à redémarrer positivement après avoir connu en 2022 sa pire année depuis 2008.

Après une ouverture de sa première séance de 2023 dans le vert, Wall Street l'a conclue dans le rouge: l'indice Dow Jones a cédé 0,03%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 0,76% et le S&P 500 s'est replié de 0,40%.

Les Bourses européennes, la plupart déjà ouvertes lundi, ont continué de monter, même si elles ont perdu du terrain par rapport à leur niveau de fin de matinée: Paris a fini en hausse de 0,44%, Francfort de 0,80% et Milan de 1,15%. Londres, fermée lundi, a grimpé de 1,37%. A Zurich, le SMI a gagné 2,32%.

Sur le marché obligataire, les taux souverains se sont nettement détendus mardi des deux côtés de l'Atlantique. Le taux de la dette américaine à 10 ans valait 3,76%, contre 3,88% à la clôture précédente.

Cette tendance nettement haussière en Europe - la Bourse de Paris a pris 2,32% en deux séances, celle de Milan 3,13% - laisse les analystes sceptiques concernant sa durée.

En Europe, "il est encore difficile de dire" si le mouvement actuel découle de convictions des gérants d'actifs pour les prochains mois ou de rachats de positions à l'occasion du début d'année, a expliqué Pierre Veyret, analyste d'ActivTrade.

En effet, il reste "d'énormes incertitudes concernant la guerre en Ukraine, l'inflation, les taux d'intérêt et la réponse de la Chine à la Covid, entre autres", a renchéri Craig Erlam, analyste d'Oanda.

L'actualité économique va s'intensifier cette semaine avec la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine, de chiffres sur l'inflation dans les pays de la zone euro et du rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis.

En Allemagne, l'inflation a nettement ralenti en décembre, sur fond d'accalmie des prix de l'énergie, avant une nouvelle remontée attendue début 2023, selon des données provisoires publiées mardi. Sur l'ensemble de l'année 2022, l'inflation s'est hissée à 7,9%, du jamais-vu depuis plusieurs décennies.

Ventes en baisse et cours en panne pour Tesla ___

Après la pire année de son histoire en Bourse et une perte de 65% de sa valeur, le constructeur automobile américain Tesla a manqué son départ en 2023 et chuté de 12,24% à un nouveau plus bas depuis août 2020.

L'entreprise a livré 1,31 million de véhicules électriques en 2022, ce qui représente un record et un bond de 40% sur un an, mais cela reste en dessous de ses propres prévisions (+50% par an) et des attentes de Wall Street. Pour doper ses ventes, Tesla avait offert des promotions inhabituelles aux clients acceptant de prendre possession d'une nouvelle voiture avant fin décembre.

A l'inverse, le secteur automobile européen a roulé à pleine vitesse: Michelin a pris 2,66% et Stellantis 1,17% à Paris, Volkswagen 1,88% à Francfort.

Du côté des devises et du pétrole ___

L'euro (-1,00% à 1,0560 dollar) a vivement reculé face au dollar vers 19H30 GMT.

Les cours du pétrole ont battu en retraite face aux inquiétudes liées aux conséquences économique de la vague de Covid en Chine. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a perdu 4,43%, à 82,10 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, a cédé 4,14% à 76,93 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais pour livraison en février, reculait de 6,68% à 71,87 euros le mégawattheure, au plus bas depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février.

afp/rp