Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers évoluaient en forte hausse mardi, après avoir témoigné une désaffection pour les actions le mois dernier, les investisseurs tablant de nouveau sur plus de mansuétude des banques centrales devant la détérioration de l'activité économique.

Les Bourses européennes amplifiaient leur élan après deux séances de rebond: Paris grimpait de 3,42%, Milan 2,54%, Francfort 2,94% et Londres 2,22% vers 13H44 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 2,77%.

La Bourse de New York a ouvert en forte hausse mardi, poursuivant le rebond de la veille: le Dow Jones avançait de 1,26%, le Nasdaq de 2,16% et le S&P 500 de 1,62%, quelques minutes après l'ouverture.

"Les marchés réagissent enfin à des données de prix qui se tassent", commente Alexandre Baradez, analyste chez IG.

Mais, tempère-t-il, "cela ne signifie pas que les marchés actions vont tout de suite repartir de l'avant sans se retourner, car il faudra d'autres données de prix pour confirmer un ralentissement tendanciel", d'autant plus que le risque persiste sur le front géopolitique.

Après avoir broyé du noir le mois dernier avec les craintes accrues de récession, les investisseurs ont franchement apprécié lundi la publication d'un ralentissement de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis et en Europe qui, pour certains, pourrait conduire les banques centrales à ralentir la cadence du resserrement monétaire.

Cette publication a eu un effet immédiat sur le marché de la dette, où les rendements souverains ont dégringolé, signe que la demande pour les emprunts d'Etat augmente. Le dollar, qui a aussitôt accéléré sa baisse, poursuivait son repli mardi.

L'euro avançait de 0,92% à 0,9916 dollar, et la livre de 0,29% à 1,1356 dollar vers 13H25 GMT.

Les intérêts des emprunts d'Etats en Europe et aux Etats-Unis baissaient encore nettement mardi après-midi: après avoir frôlé les 4% la semaine passée, le taux d'emprunt américain à 10 ans n'était plus qu'à 3,60% vers 13H25 GMT. Le taux allemand pour la même échéance est passé de 2,22% à 1,86%.

La banque centrale australienne a surpris en relevant mardi ses taux d'intérêt de 0,25 point de base, mais moins que prévu, du fait d'inquiétudes au sujet d'un ralentissement de l'activité économique mondiale.

L'institution monétaire a souligné dans un communiqué qu'elle avait déjà augmenté ses taux "de manière substantielle en peu de temps", pour les porter vers son plus haut en neuf ans, à 2,6%.

La séance de lundi avait également été soutenue par le volte-face de Londres sur une baisse d'impôts pour les plus riches, sans pour autant remettre en cause le paquet de mesures budgétaires qui a mis le feu aux marchés financiers la semaine dernière devant le risque d'un accroissement des besoins d'emprunt.

Une hausse généralisée ___

Tous les secteurs se reprenaient, valeurs cycliques comme valeurs de croissance.

Les craintes concernant Credit Suisse, en proie à des rumeurs de faillite, s'estompaient: le titre remontait de 3,48% après avoir décroché de plus de 10% lundi en séance.

Le secteur des semi-conducteurs était particulièrement sur le devant, avec STMicroelectronics (+3,96%) en France, Infineon (+3,98%) à Francfort ou ASML (+4,86%) à Amsterdam vers 13H25 GMT.

Du côté du pétrole et du gaz ___

Les prix du pétrole étaient dopés mardi par des spéculations sur une baisse de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+), tandis que le gaz naturel pâtissait de prévisions météo douces en Europe.

Vers 13H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 2,73%, à 91,29 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois gagnait 2,71% à 85,90 dollars.

Du côté du gaz, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, coûtait 164 euros le mégawattheure (MWh) après avoir reculé jusqu'à 159 euros, un niveau inobservé depuis juillet.

afp/rp