Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes tentaient de rebondir lundi, après une semaine de forte baisse causée par les signes de ralentissement de l'économie américaine dans un contexte de resserrement monétaire, tandis que le bitcoin peinait à se stabiliser au-dessus de la barre des 20.000 dollars.

Après un début de séance proche de l'équilibre, les indices européens s'octroyaient une hausse. Vers 11H45 GMT, Londres progressait de 1,18%, Francfort de 0,48% et Milan de 0,59%. Paris évoluait aussi dans le vert, mais moins vigoureusement (+0,28%), au lendemain des élections législatives françaises qui ont vu le président Emmanuel Macron perdre la majorité absolue à l'Assemblée nationale. A Zurich, le SMI cédait 0,68%.

Les contrats à terme de Wall Street étaient en hausse d'environ 0,7%, mais la place n'ouvrira que mardi, en raison d'un jour férié ce lundi aux Etats-Unis.

En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 0,74%, tandis que Shanghai a fini stable (-0,04%) et Hong Kong a pris 0,42%.

Le semaine passée, les marchés boursiers ont encaissé l'annonce de relèvements importants des taux directeurs de banques centrales, en premier lieu de la Réserve fédérale américaine (Fed) et sa hausse de 0,75 point de pourcentage.

Les signes d'un ralentissement économique aux États-Unis se sont multipliés, affolant les investisseurs qui craignaient déjà l'entrée en récession de la première économie du monde.

La secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen a d'ailleurs concédé dimanche qu'une récession n'était pas "inévitable" aux États-Unis, mais a dit s'attendre plutôt "à ce que l'économie ralentisse" dans le cadre d'une transition vers une "croissance lente et stable".

Quant à Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor entre 1999 et 2001, il considère que l'hypothèse de récession de l'économie américaine "d'ici la fin de l'année prochaine" est davantage "probable".

D'autant plus que la période de hausse des taux est loin d'être achevée. Un des gouverneurs de la Fed s'est dit favorable à une nouvelle hausse des taux directeurs de trois quarts de points de pourcentage en juillet, si les données évoluent comme il l'anticipe.

Pour les marchés financiers, "la fin de l'argent gratuit de la Fed signifie que la pompe artificielle qui a créé ces prix d'actifs ne fonctionne plus", a souligné Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Les investisseurs écouteront avec attention les propos du président de la Fed, Jerome Powell, mercredi et jeudi devant le Congrès. Il "devrait réaffirmer la volonté de la banque centrale de juguler l'inflation, ce qui maintient un risque élevé" de réaction houleuse sur les marchés, ajoute l'analyste.

Sur le marché des changes, l'euro se montrait plus ferme lundi malgré l'incertitude politique en France après les législatives. La monnaie européenne prenait 0,33% face au billet vert, à 1,0534 dollar.

Le bitcoin à la peine ___

Samedi, le bitcoin est descendu jusqu'à 17.599 dollars, son plus bas niveau depuis décembre 2020.

Les cryptomonnaies paient encore plus cher le contexte de risque de récession dû au resserrement des politiques monétaires.

Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, constate que "le niveau de stress sur le marché s'intensifie, tant d'un point de vue macroéconomique que sectoriel", rappelant que "certains géants de l'industrie ont du mal à maintenir leurs activités" au vu de la chute du marché.

Vers 11H40 GMT lundi, le bitcoin valait 20.860 dollars, en hausse de 1,26% par rapport à la clôture précédente, mais dégringolant d'environ 70% de sa valeur par rapport à son sommet historique du 10 novembre 2021, à 68.991 dollars.

Les métaux plombés ___

Les prix des métaux étaient lestés par les craintes de récession économique.

Sur la Bourse des métaux de Londres (LME), les prix du cuivre étaient proches d'un plus bas depuis octobre, et celui du minerai de fer a perdu plus de 7% la semaine dernière, s'échangeant environ 128 dollars la tonne désormais.

Certaines actions de sociétés minières étaient tirées vers le bas: Rio Tinto perdait 1,68%, BHP 1,82% et ArcelorMittal 0,40%

Quant aux prix du pétrole, après de nets replis la semaine passée, ils remontaient légèrement.

Le baril de WTI américain prenait 0,35% à 109,94 dollars, vers 11H35 GMT, et le baril de Brent de la mer du Nord montait de 0,52% à 113,71 dollars.

afp/rp