Entre 2010 et 2015, l’Allemagne aurait économisé grâce à la crise grecque plus de 100 milliards d’euros. Ces milliards d’euros proviennent de la baisse des taux d’intérêt sur les obligations souveraines allemandes. C’est le traditionnel scénario du « flight to safety » : dès lors que les investisseurs identifient une crise ou un désordre sur les marchés financiers, ils recherchent alors un havre de paix pour placer leurs capitaux. Dans le cas européen, c’est l’Allemagne qui est considérée comme une valeur refuge. Des études de l’institut Leibniz montrent qu’à chaque fois qu’une mauvaise nouvelle émanait de Grèce, les taux allemands baissaient, et vice versa.  La France, elle aussi, a bénéficié de cette mécanique, mais dans une moindre mesure.

Ainsi, même si la Grèce faisait défaut, l’institut Leibniz annonce que l’Allemagne en ressortirait victorieuse du fait que ses engagements dans la dette grecque s’élèvent à 90 milliards d’euros. Cela reste discutable car la crise grecque a eu de nombreuses conséquences en Allemagne et en Europe, comme une baisse des investissements ou des effets négatifs pour les salariés allemands.

Le rendement de l’obligation allemande à deux ans est à son plus bas niveau historique. L’Allemagne emprunte aujourd’hui à deux et cinq ans à des taux négatifs.

 
Rendement de l’obligation allemande à 2 ans





Rendement du Bund (obligation à 10 ans)