Zurich (awp) - Le mastodonte minier et du négoce de matières premières Glencore a essuyé sur le premier semestre une contraction de 5% de son extraction de cuivre en comparaison annuelle, à 663'000 tonnes. "Nous nous sommes attaqués aux défis rencontrés à Katanga, avec plusieurs changements à la direction et un passage en revue détaillé des activités", rappelle dans le compte-rendu intermédiaire le directeur général Ivan Glasenberg, ouvertement mécontent des activités africaines du groupe.

La chute des prix pour le cobalt aura par ailleurs grevé la rentabilité des activités de négoce sur la période.

Les volumes de charbon extraits, en revanche, se sont enrobés de 10% à 68,2 millions de tonnes, portés notamment par la contribution des participations acquises en 2018 dans HVO et Hail Creek.

La multinationale zougoise attribue dans son rapport de production mercredi le tassement de son extraction de cuivre par l'épuisement des gisements argentins à ciel ouvert d'Alumbrera et la vente en fin d'année dernière du site chilien de Punitaqui, ainsi que par des interruptions d'activité dans les fonderies kazakhe de Kazzinc et zambienne de Mopani.

Les participations dans des projets pétroliers ont généré un volume presque stable sur un an de 2,2 millions de barils. Le déclin de la production en Guinée équatoriale a été en partie contrebalancé par une hausse de la production tchadienne.

Handicap auto-sourcé

L'extraction de cobalt, de zinc ou encore de nickel par contre a pris l'ascenseur. Exposé au prix du cobalt du fait de ses contrats d'auto-approvisionnement, Glencore prévient que la dégringolade de près de 60 à moins de 30 dollars du prix pour ce minerai aura généré au sein de ses activités de négoce un déficit opérationnel (Ebit) de 350 millions sur le semestre écoulé, pour l'essentiel purement comptable.

Des solutions techniques au problème de concentration d'uranium dans les hydroxydes de cobalt à Katanga ont par ailleurs été adoptées, qui ont permis d'assainir quelque 3600 des 6100 tonnes extraites sur le semestre à des niveaux "acceptables".

Les prix du cuivre ont fondu de 7% et ceux du zinc de 2%. Le nickel par contre a enregistré une inflation de 1%.

Hors effet cobalt, la direction table sur un Ebit semestriel du négoce de 1,3 milliards et maintient sa fourchette de projections entre 2,2 et 3,2 milliards pour l'ensemble de l'exercice.

Les perspectives annuelles pour la production mettent entre parenthèses les projections pour le cuivre et le cobalt, dans l'attente des résultats de l'examen approfondi mené sur le site de Katanga. Une feuille de route plus complète doit être publiée dans un mois, parallèlement aux résultats semestriels financiers du groupe de Baar.

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