Londres (awp/afp) - Le patron de Jaguar Land Rover, Ralf Speth, va quitter ses fonctions en septembre à la fin de son contrat, a annoncé le constructeur automobile britannique en difficulté jeudi dans un communiqué.

Le groupe a supprimé des milliers d'emplois ces dernières années face à la baisse de ses ventes, dans un contexte d'incertitudes liées au Brexit, de croissance mondiale en berne, de perte de vitesse du diesel et d'essor de l'électrique.

M. Speth s'est dit "honoré d'avoir travaillé avec tant de personnes dévouées et créatives". Il va rester vice-président non exécutif du conseil d'administration de JLR et continuer à siéger au CA de l'indien Tata Sons, la maison mère.

Le constructeur n'a pas encore nommé de successeur et a lancé un "comité de recherche".

Agé de 65 ans, M. Speth, ingénieur de formation, était aux commandes du constructeur haut-de-gamme depuis 2010, quand Tata a racheté l'activité à Ford.

"Ralf a fait passer Jaguar Land Rover d'un statut de constructeur de niche centré sur le Royaume-Uni à celui d'un fabricant respecté d'ampleur mondiale, à la technologie de pointe", lui a rendu hommage Natarajan Chandrasekaran, président de Tata Sons, Tata Motors et JLR.

Mercredi dernier, JLR avait annoncé la suppression de 500 emplois dans son usine du nord-ouest de l'Angleterre, une décision qu'il impute à la nécessité d'améliorer la productivité et non à une baisse de la demande.

Ses ventes ont toutefois chuté de 14% sur un an en 2019, a annoncé jeudi l'association britannique du secteur, SMMT. L'an dernier, les ventes de l'industrie automobile britannique ont encaissé leur troisième année de repli d'affilée.

Le groupe emploie 4.000 personnes dans son usine de Halewood, non loin de Liverpool, où il fabrique les SUV Range Rover Evoque et Land Rover Discovery Sport.

Ces suppressions de postes s'ajoutaient au plan de réduction d'effectifs annoncé en janvier 2019, qui concernait 4.500 emplois soit plus de 10% de ses effectifs d'alors.

A la veille du Brexit, prélude à de périlleuses négociations avec l'UE sur un traité de libre-échange, la SMMT met une nouvelle fois en garde contre les risques pour l'industrie d'un divorce sans accord à l'échéance de fin 2020 souhaitée par Boris Johnson.

afp/rp