En parlant d'activité, celle du Japon inquiète ce matin. Le PIB du 4e trimestre s'est contracté de 1,6%, en particulier à cause de l'augmentation du taux de TVA de 8 à 10%. Pas besoin d'être un grand économiste pour avoir des doutes sur la dynamique du 1er trimestre 2020 en Asie, où sévit le coronavirus. Par conséquent, l'Archipel respecte probablement déjà les conditions d'une récession (deux trimestres consécutifs de contraction).

L'épidémie est toujours en phase ascendante. Lundi, le bilan officiel faisait état de 1770 décès en Chine continentale, pour 70 500 cas de contamination. Hors du pays, environ 600 personnes sont infectées et un premier décès a été constaté en Europe (le ressortissant chinois de 80 ans pris en charge en France). Au Japon, le paquebot "Diamond Princess" a commencé à être évacué de ses malades : c'est le plus gros foyer recensé hors de Chine. La croisière ne s'amuse plus du tout et tout le secteur touristique va connaître une passe difficile.

Les autorités chinoises continuent à irriguer leur économie pour traverser la crise. La PBOC a réduit ce matin le taux de la facilité de prêt moyen terme à un an de 3,32 à 3,15% et a injecté 300 milliards de yuans dans le secteur financier. Il se murmure que ce mouvement pourrait préfigurer d'une baisse du principal taux directeur jeudi.

Cette semaine, les Européens prendront connaissance de l'indice ZEW, qui mesure la confiance de financiers allemands en plein doute (mardi à 11h00) et de plusieurs indicateurs, notamment les minutes des dernières réunions de la Fed (mercredi à 20h00) et de la BCE (jeudi à 13h30). Puis vendredi, les indicateurs PMI flash de février permettront de prendre le pouls des principales économies mondiales, avec un a priori négatif, coronavirus oblige.

L'activisme de la banque centrale chinoise contribue ce matin à faire progresser le CAC40 de 0,2% à 6080 points ce matin. 

Les temps forts économiques du jour

Ce matin, le Japon a annoncé une contraction plus importante que prévu de son PIB du 4e trimestre 2019 (-1,6% vs -1% anticipé). Il n'y aura pas d'autre indicateur majeur aujourd'hui.

La paire euro / dollar se stabilise à 1,0840 USD. L'once d'or se négocie 1582 USD. Le pétrole est légèrement baissier, à 52 USD le WTI et à 57,14 USD le Brent. Le T-Bond affiche un rendement de 1,587% sur 10 ans. Le Bitcoin perd du terrain à 9743 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Airbus : Société Générale reste à l'achat avec un objectif de cours ajusté de 157 à 155 EUR.
  • DNB : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 185 à 190 NOK.
  • Electrocomponents : HSBC passe de conserver à acheter en visant 800 GBp.
  • Iliad : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 155 à 180 EUR. Morgan Stanley reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 145 à 160 EUR.
  • Imperial Brands : Deutsche Bank reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 3250 à 2400 GBp.
  • Legrand : Kepler Cheuvreux passe de conserver à acheter.
  • Meggitt : Citigroup passe d'achat à neutre malgré un objectif de cours relevé de 680 à 730 GBp.
  • Novartis : Citigroup passe d'achat à neutre en visant 103 CHF.
  • Renault : Commerzbank reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 38 à 36 EUR. Deutsche Bank reste à conserver avec un objectif réduit de 50 à 45 EUR.
  • Roche : Citigroup passe de neutre à achat avec un objectif de cours relevé de 350 à 395 CHF.
  • Schindler : Barclays reste à pondération en ligne avec un objectif de cours réduit de 210 à 205 CHF.
  • Tarkett : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 16 à 18 EUR.
  • TF1 : Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 9,50 à 10 EUR.
  • Vinci : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 111,50 EUR.
  • Vontobel : Citigroup reste neutre avec un objectif de cours relevé de 73 à 74,50 EUR.

L’actualité des sociétés

Selon le Wall Street Journal, Washington réfléchirait à empêcher la vente de moteurs d'avions à la Chine, en l'occurrence les Leap-1C produits pour le C919 de Comac par la coentreprise entre Safran et General Electric. Alstom a confirmé discuter d'un rachat de Bombardier : rien n'est fait et les discussions sont en cours. Carrefour renforce Atacadao au Brésil avec le rachat de 30 magasins de "cash & carry" Marko pour 420 M€. Chez Airbus, les difficiles négociations sur les réductions d'effectifs dans la division militaire démarrent cette semaine. Airbus toujours, les Etats-Unis vont relever, le 18 mars, de 10 à 15% les droits de douane sur les avions importés d'Europe. Electricité de France a déposé des plaintes contre les coupures de production d'électricité durant les manifestations contre les retraites. Faurecia se réjouit d'avoir atteint tous ses objectifs en 2019. Novacyt surfe toujours sur la vague épidémique en annonçant la disponibilité à la vente de son test nCOv cette semaine. Plant Advanced Technologies lance Prenylium, premier produit issu du partenariat avec Clariant. Serge Bitboul redevient PDG de Geci International après l'éviction du directeur général pour divergences stratégiques.  Lysogène, CS Group, Musée Grévin et Total Gabon ont publié leurs comptes.

L'État de New York ne fera pas appel de la décision d'autoriser le rapprochement entre T-Mobile US et Sprint. Toyota va rouvrir trois de ses quatre principales usines en Chine cette semaine, après des semaines d'interruption liées à l'épidémie de coronavirus. En revanche, Volkswagen a repoussé au 24 février la réouverture de certaines usines. General Motors poursuit sa cure d'amaigrissement va supprimer ses principales activités en Australie et en Nouvelle-Zélande et céder une usine en Thaïlande, entraînant plus de 2300 suppressions d'emploi et une charge de 1,1 Md$. Le directeur des opérations et le DRH de British Airways (International Consolidated Airlines) démissionnent après une année très tendue avec les pilotes. Un jury américain condamne Bayer et BASF à verser 265 M$ de dommages et intérêts à un agriculteur rendu malade par des pesticides. Google supprime des emplois dans sa division cloud computing dans le cadre d'une réorganisation destinée à améliorer les performances de cette branche. L'effet domino du coronavirus continue sur l'industrie automobile, conduisant par exemple Fiat Chrysler à cesser ses opérations dans une usine en Serbie, faute d'approvisionnement en composants. Dans l'électronique aussi, puisqu'il se dit que Nintendo aurait aussi quelques soucis avec sa chaîne logistique. Motorola obtient 765 M$ contre une entreprise chinoise.

Ça publie. BHP Group, Deutsche Börse, Bridgestone, Icade, Faurecia