Bâle (awp) - Les entreprises biotechnologiques helvétiques ont réalisé l'an dernier une nouvelle poussée de croissance, engrangeant 3,79 milliards de francs suisses de recettes contre 3,31 milliards en 2016.

Le secteur est par ailleurs parvenu à lever environ 1,6 milliard en capitaux frais auprès d'investisseurs, selon un rapport publié jeudi par le cabinet EY. Si près d'un milliard a été récolté par le truchement d'augmentations de capital de sociétés déjà cotées, 666 millions ont été collectés par des sociétés en mains privées, au premier rang desquelles figure la lausannoise ADC Therapeutics après près de 200 millions en une ronde de financement de série 3.

Fin décembre, les douze principales valorisations boursières du secteur pesaient quelque 25 milliards de francs suisses sur SIX Swiss Exchange.

Le rachat à l'été d'Actelion par Johnson & Johnson pour quelque 30 milliards de dollars a largement remodelé le paysage biotechnologique suisse et risque d'avoir des répercussions sur les performances à venir, préviennent toutefois les auteurs de l'étude.

Hormis la reprise de la cotation d'Actelion par Idorsia, en plus de l'essentiel de ses activités recherche et développement, seul Obseva a sauté le pas l'an dernier en allant s'inscrire sur le Nasdaq américain des valeurs technologiques. Le laboratoire genevois spécialisé dans les questions de fertilité a récolté près de 100 millions de dollars à cette occasion, auxquels sont venus s'ajouter 60 millions par le biais d'un placement privé.

Le secteur en Suisse est ainsi demeuré en retrait du rebond des introductions en Bourse (IPO) au niveau mondial, dont le nombre est passé à 58 contre 47 un an auparavant.

La plus grande partie des fonds levés l'a été par des sociétés sises dans l'Arc lémanique, confirmant ainsi leurs prédispositions affichées depuis quatre ans désormais.

En retrait sur le front des IPO, les sociétés biotechnologiques helvétique n'ont pas non plus profité du rebond des homologations aux Etats-Unis ou des recommandations d'autorisations en Europe.

Reste que si aucune entreprise suisse n'a obtenu d'aval pour de nouveaux médicaments, nombre d'entre elles ont pu profité de versements d'étapes liés au processus de développement de nouveaux produits. EY rappelle par ailleurs que l'issue des procédures d'homologations témoigne généralement d'une grande volatilité.

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