Zurich (awp) - Adecco affiche une croissance stable au deuxième trimestre 2016. Le géant du travail temporaire a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 2% à 5696 mio EUR. La croissance organique a atteint 4%, ou 3% ajustée des jours ouvrés, écrit le groupe mercredi dans un communiqué. Le bénéfice d'exploitation Ebitda a augmenté de 4% à 284 mio EUR et le bénéfice net attribuable aux actionnaires de 7% à 190 mio EUR.

Ces chiffres s'inscrivent dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes interrogés par AWP, sauf pour le bénéfice net, supérieur aux pronostics. Le consensus AWP était de 5733 mio EUR pour le chiffre d'affaires, de 287 mio EUR pour l'Ebitda et de 186 mio EUR pour le bénéfice net.

La croissance organique a été de 3% en France, soit moins qu'au premier trimestre. La France est le premier marché d'Adecco. Aux États-Unis, deuxième marché pour le groupe, le chiffre d'affaires s'est contracté de 1%. Les chiffres sont plus réjouissants dans la péninsule ibérique (+11%), en Italie (+9%), en Grande-Bretagne et en Irlande (+6%) et dans le Benelux et en Europe du Nord (+6%). La croissance a été de 3% pour la région Allemagne, Autriche et Suisse, soit conforme à la moyenne.

OBJECTIFS CONFIRMÉS

En juin, la croissance ajustée aura été de 3%, comme en juillet, après un mois de mai plus faible et un mois d'avril plus dynamique. Les perspectives restent incertaines pour l'économie mondiale, et Adecco entend s'adapter aux éventuels changements sur le marché et maintenir sa discipline de prix tout en gardant les coûts sous contrôle. Pour le troisième trimestre, l'entreprise prévoit des dépenses d'exploitation stables par rapport au deuxième trimestre, soit quelque 787 mio EUR.

Le groupe maintient ses objectifs de croissance à long terme, soit sur le cycle conjoncturel complet une hausse du chiffre d'affaires au moins aussi élevée que celle des principaux concurrents, tant au niveau du groupe que pour les différends marchés, une marge Ebitda de 4,5-5,0% sur l'ensemble du cycle et un taux de conversion du flux de trésorerie de plus de 90% en moyenne.

CROISSANCE STABLE EN AOÛT

"Nous sommes satisfaits de nos résultats même en regard de ceux de la concurrence", a déclaré mercredi M. Dehaze au cours d'une interview accordée à AWP. "Notre croissance est constante, et ceci est également valable pour le début d'août", a-t-il souligné. Cette "nouvelle réalité" est en ligne avec le recul de la croissance du PIB dans les principaux marchés, selon lui.

En ce qui concerne l'évolution de ces marchés, la tendance constatée au deuxième trimestre s'est généralement poursuivie en juillet. En France, une amélioration a été constatée en juin, après un mois de mai pénalisé par une météo défavorable et des grèves. "Cette amélioration s'est confirmée en juillet", a indiqué M. Dehaze.

La visibilité reste de manière générale limitée. "Septembre sera décisif", a déclaré le directeur général. "Les vacances seront terminées, les nouvelles commandes enregistrées, et les entreprises planifieront leurs besoins de main d'oeuvre pour la deuxième moitié de l'année".

PAS D'IMPACT DU BREXIT

L'évolution aux États-Unis, où le chiffre d'affaires s'est contracté au deuxième trimestre, n'est pas si dramatique, selon M. Dehaze. La situation reste certes difficile dans les secteurs pétrolier et gazier. "Nous avons cependant fortement progressé dans le domaine des emplois spécialisés, avec une croissance de 21% dans le secteur médical et de 11% pour le secteur financier et juridique", a-t-il précisé.

Le Brexit n'a pas eu de conséquences négatives jusqu'ici, ni en Grande-Bretagne ni dans d'autres pays. "En Grande-Bretagne, nous travaillons en grande partie avec des clients locaux qui ont des besoins locaux", a-t-il ajouté. Il existe un potentiel d'amélioration dans les emplois spécialisés, tandis que l'activité de placements temporaires ordinaires marche bien.

Quant à un éventuel nouveau programme de rachat d'actions, les responsables ont répété leurs déclarations passées. "Nous déciderons à la fin de l'année", a indiqué Hans Ploos van Amstel, directeur financier (CFO). "Nous sommes très satisfaits de l'évolution du flux de trésorerie", a ajouté M. Dehaze.

LES ANALYSTES PARTAGÉS

Tous les analystes notent que les résultats sont conformes aux prévisions. Vontobel espérait cependant une croissance plus dynamique en juillet, contrairement à UBS, qui se réjouit de cette tendance sable.

Les commentateurs déplorent en particulier le ralentissement de la croissance en France au deuxième trimestre. La croissance du chiffre d'affaires a diminué de moitié et les attentes n'ont pas été atteintes, selon les experts. Vontobel applaudit la "très forte croissance en Espagne, au Portugal et en Italie", avec à la clé une amélioration de la marge. L'évolution des marges inquiète en revanche en France, aux États-Unis et dans les îles britanniques, trois régions qui génèrent 50% du chiffre d'affaires.

Vontobel confirme sa recommandation "hold", tout comme Jefferies, Kepler Cheuvreux et UBS. La Deutsche Bank maintient à "sell". Enfin, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) confirme "surpondérer" et Baader Helvea "buy".

À 10h35, le titre Adecco prenait 1,6% à 55,55 CHF. L'indice SMI avançait dans le même temps de 0,16%. Depuis le début de l'année, l'action Adecco a cependant perdu un cinquième de sa valeur.

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