PARIS, 17 mars (Reuters) - L'Etat pourrait "prendre ses responsabilités" et décider de nationaliser une entreprise mise en grande difficultés par la crise liée au coronavirus, a déclaré mardi le Premier ministre Edouard Philippe.

"S'il fallait aller jusque là, dans un cas d'extrême difficulté d'une entreprise, pour préserver la capacité productive, alors nous le ferions", a-t-il dit dans un entretien sur France 2.

"Non pas par idéologie, non pas pour la volonté de permettre une nationalisation qui durerait jusque l'éternité, mais pour faire en sorte que des entreprises essentielles au tissu économique français ne disparaissent pas à cause de ce trou d'air. Alors dans ce cas là, nous pourrions prendre nos responsabilités", a-t-il ajouté.

"S'agissant d'Air France, l'Etat a déjà une participation de 14,5% dans l'entreprise. Il faut donc que nous prenions nos responsabilités en bonne intelligence d'ailleurs avec les autres actionnaires, je pense notamment au gouvernement néerlandais", a-t-il dit en évoquant le cas particulier de la compagnie aérienne.

"Nous avons d'ores et déjà pris la décision de supprimer un certains nombres de taxes qui pèsent spécifiquement sur le transport aérien ou sur les compagnies aériennes qui opèrent depuis la France de façon à accompagner les entreprises. C'est de l'ordre de 700 millions d'euros qui sont ici engagés", a-t-il rappelé.

"Et nous sommes disposés à prendre une responsabilité en tant qu'actionnaire pour veiller à ce que cette compagnie nationale puisse franchir cette crise qui, dans le transport aérien, est absolument considérable et qui n'a pas d'égal avec ce que nous avons pu connaître dans le passé."

(Blandine Hénault)