La baisse du secteur bancaire en Europe, déjà pénalisé la veille par le repli des rendements obligataires, ne suffit pas toutefois à compenser l'effet favorable sur les indices actions européens de la faiblesse de l'euro, qui semble désormais installé sous le seuil de 1,20 dollar.

À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,1% à 5.496,02 points vers 08h15 GMT. À Francfort, le Dax gagne en revanche 0,51% et à Londres, le FTSE prend 0,44%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,15%, le FTSEurofirst 300 s'adjuge 0,31% et le Stoxx 600 progresse de 0,37%.

Aux valeurs, Société Générale lâche 6,41% après avoir fait état d'un premier trimestre pénalisé par ses activités de marchés, dans lesquelles ses revenus ont fortement chuté tant sur les marchés d'actions que sur l'obligataire, le crédit et les changes.

Sa concurrente BNP Paribas (-2,51%) a aussi souffert sur son activité de marché, les résultats du premier trimestre ayant par ailleurs été affectés par des effets de changes défavorables.

A Londres, HSBC est aussi sanctionnée (-3,036%) après avoir annoncé une baisse inattendue, de 4%, de son bénéfice imposable au premier trimestre liée essentiellement à une hausse de ses dépenses.

Le segment bancaire accuse ainsi la plus forte baisse en Europe (-0,65%), après avoir déjà perdu 1,36% jeudi dans le sillage de la baisse des rendements des obligations souveraines.

UN RAPPORT SUR L'EMPLOI TRÈS ATTENDU

Le rendement des Treasuries à dix ans, qui avait franchi la semaine dernière la barre des 3%, est retombé autour de 2,93% et celui du Bund allemand de même échéance évolue à 0,53%, plus de six points de base en dessous de son pic de la veille.

"Après le verdict du FOMC mercredi soir, qui a laissé les marchés dubitatifs, les chiffres de l'emploi et en particulier ceux de l'évolution des salaires, fourniront de nouveaux indices importants sur la tendance à attendre sur les taux américains", observe Tangi Le Liboux, analyste marchés chez Aurel BGC.

La publication du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis est prévue à 12h30 GMT. Les économistes interrogés par Reuters tablent en moyenne sur 192.000 emplois créés en avril, après les 103.000 enregistrés en mars (le total le plus faible depuis septembre dernier).

Le taux de chômage est par ailleurs attendu en baisse à 4,0% après 4,1% et le salaire horaire moyen devrait avoir augmenté de 0,2% le mois dernier, ce qui maintiendrait sa progression en rythme annuel à 2,7%.

Avant cela, les investisseurs ont été attentifs à la publication de l'indice PMI composite de la zone euro, ressorti en dernière estimation légèrement moins bon que précédemment estimé et à un plus bas de 15 mois en avril.

L'euro n'a que peu réagi à cet indicateur et se replie de 0,18% à 1,1966 dollar. La devise unique, tombée cette semaine sous le seuil de 1,20 dollar pour la première fois depuis janvier, peine à repasser au-dessus de ce niveau.

Parallèlement, le dollar évolue en légère hausse face à un panier de devises de référence, se maintenant proche de plus hauts de quatre mois avant la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis.

AIR FRANCE-KLM AVERTIT ET CHUTE

Au-delà des banques, la séance est aussi animée en Europe par de multiples publications de résultats.

Lanterne rouge du Stoxx 600, Air France-KLM décroche de 6,22% après avoir prévenu anticiper une nette dégradation de son résultat d'exploitation cette année sous l'effet conjugué des grèves à Air France et de la remontée du cours du pétrole.

Sa concurrente IAG, maison mère de British Airways et Iberia, bondit à l'inverse de 5,745% en réaction à l'annonce d'une hausse de 75% de son bénéfice trimestriel. Le transporteur a par ailleurs indiqué dans une présentation aux investisseurs qu'il avait échoué à trouver un accord avec Norwegian Airlines (-8,21%), dont il espérait prendre le contrôle après avoir acquis 4,6% du capital de la compagnie norvégienne.

En tête du Stoxx 600, l'allemand Lanxess grimpe de 6,47% après le relèvement de sa prévision d'Ebitda pour 2018.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut évoluent dans le calme mais restent dominés par les incertitudes géopolitiques à moins de huit jours de la décision américaine très attendue concernant l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire de l'Iran, susceptible de conduire à de nouvelles sanctions de Washington visant le brut iranien.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault