par Gwénaëlle Barzic

Le gérant commandité engage ainsi une nouvelle étape dans la mue du groupe qu'il avait déjà profondément transformé depuis son arrivée aux commandes en 2003, à la suite du décès de son père Jean-Luc, fondateur de la société.

Lagardère, qui reposait jusque-là sur quatre branches d'activités incluant aussi les médias et le marketing sportif, espère, via ce recentrage, réduire son exposition au secteur en difficulté des médias et améliorer sa génération de trésorerie, pointée du doigt par les investisseurs.

"C'est une vraie rupture que j'avais en tête depuis plusieurs années. Le mouvement est en route, nous ne ferons pas demi-tour", a expliqué Arnaud Lagardère devant les actionnaires réunis au Carrousel du Louvre.

Le dirigeant a confirmé que des cessions étaient en projet dans sa division Lagardère Active, après avoir déclaré précédemment que seuls le magazine Paris-Match, l'hebdomadaire le JDD et la radio Europe 1 avaient vocation à être conservés.

La société a déjà annoncé le mois dernier avoir engagé des négociations exclusives avec le groupe de presse Czech Media Invest en vue de la vente de ses titres de presse magazine en France, dont "Elle", l'emblématique magazine féminin du groupe.

Il n'a pas souhaité donner plus de précisions sur les autres discussions engagées, expliquant que les salariés devaient être au préalable informés.

Evoquant un appel d'offres en cours, il a par ailleurs donné peu d'indications sur le devenir de la branche dédiée au marketing sportif, désormais également considérée comme non-stratégique.

LE PRODUIT DES CESSIONS SERA RÉINVESTI

"La totalité du produit des cessions ira à l'investissement dans le groupe", a annoncé Arnaud Lagardère, ajoutant qu'il n'y aurait plus de versement de dividendes exceptionnels comme la société l'avait pratiquée par le passé après des cessions.

Il a souligné que le groupe comptait prendre son temps pour céder ses actifs au bon prix et réinvestir de manière relutive dans des actifs destinée à renforcer le "travel retail" (distribution dans les lieux de transport, notamment les boutiques dans les aéroports et les gares) et l'édition avec l'ambition de les transformer en géants mondiaux.

"L'idée c'est de donner cette priorité pour changer de taille et de dimension", a expliqué le dirigeant.

"On a un coup historique à jouer. Je verrais bien (...), dans un avenir pas si lointain, ce groupe être leader du publishing, être leader du travel retail".

Cette transformation, qui nécessitera selon lui des "sacrifices", prendra du temps, a-t-il ajouté sans le quantifier.

Sous l'impulsion d'Arnaud Lagardère, le groupe a déjà par le passé cédé ses parts dans le groupe d'aéronautique et de défense EADS - devenu le groupe Airbus - ainsi que l'essentiel de sa presse magazine internationale.

Il s'est parallèlement diversifié avec succès dans le "travel retail" et la production TV, mais avec des résultats plus mitigés dans le sport.

"Le changement va arriver. C'est un dossier avec de nombreux catalyseurs potentiels (la possibilité de plusieurs cessions d'actifs plus un actionnaire activiste), ce qui est rare ces temps-ci dans les médias", soulignent dans une note publiée ce jeudi les analystes de Barclays qui ont relevé leur recommandation à "surpondérer".

A 12h30, le titre gagne 3,36% à 24,6 euros, signant la deuxième plus forte hausse du SBF120, en repli de 0,23% au même moment.

(Edité par Gilles Guillaume)

par Gwénaëlle Barzic