En Bourse, l'action de la banque française profite de ces performances. A 10h, elle gagne 1,17% à 12,09 euros et surperforme l'indice bancaire européen (+0,09%).

Pour les analystes de Jefferies, ces résultats trimestriels montrent la "flexibilité" du groupe bancaire, notamment sur les coûts. Ils soulignent la performance de l'activité dans les financements sur des produits à forte marge.

Le véhicule coté du groupe mutualiste Crédit agricole a dégagé sur le trimestre un résultat net en hausse de 6,4% en données publiées, à 1,436 milliard d'euros, tandis que son produit net bancaire (PNB) est ressorti en hausse de 9,8% à 5,17 milliards d'euros.

Selon le consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un bénéfice net de 1,038 milliard d'euros et des revenus de 4,92 milliards d'euros.

Dans la banque de financement et d'investissement (BFI), où les revenus ont crû de 12,2% hors effet de changes, le Crédit agricole explique avoir enregistré un niveau soutenu d'activité dans les financements structurés, et en particulier dans la syndication (octroi d'un prêt par plusieurs banques).

"L’activité a été très forte sur la syndication. La machine Crédit agricole CIB (la BFI, NDLR) a distribué des crédits, elle est devenue très puissante, très active. Ce qui nous permet d’'originer' (créer des financements, NDLR) des quantités supérieures", a déclaré Jean-Yves Hocher, directeur général adjoint de Crédit agricole SA, lors d'une conférence de presse.

"C’est ça qui a très bien marché", a-t-il ajouté. "Au premier semestre, nous avons enregistré des commissions de syndication de 20% supérieures à ce qu’elles étaient l’année dernière."

REHAUSSER LA RENTABILITÉ EN POLOGNE

Dans la banque de détail, où l'activité des banques souffre de l'environnement de taux bas, le Crédit agricole a confirmé l'objectif d'une stabilisation des revenus de son enseigne LCL.

"Nous gardons l’objectif d'avoir, sur l'ensemble de l'année 2018, un PNB pour LCL qui serait au moins de l'ordre de quatre fois le PNB du quatrième trimestre 2017", a fait savoir Jérôme Grivet, directeur général adjoint en charge des finances du groupe.

Avec la fin de la période de renégociation des crédits immobiliers et des remboursements anticipés, le quatrième trimestre 2017 et le troisième servent de base de comparaison pour l'activité de banque de détail.

Interrogé sur un intérêt du Crédit agricole pour un rachat d'Eurobank, la filiale polonaise de la Société générale, Philippe Brassac, le directeur général de Crédit agricole SA, n'a pas fait de commentaire.

Il a en revanche redit que la banque n'envisageait pas de vendre ses activités dans ce pays, où elle opère via Crédit agricole Bank Polska.

Des sources proches du dossier avaient dit à Reuters fin juin que le Crédit agricole et la banque espagnole Santander s'intéressaient à Eurobank.

"La trajectoire de Crédit agricole Bank Polska est une trajectoire sur laquelle nos ambitions sont élevées (...)L’objectif est de réélever la rentabilité de nos activités en Pologne", a insisté Philippe Brassac. "Nous ne sommes absolument pas vendeurs de nos activités en Pologne."

La banque a réaffirmé que sa priorité en matière de développement était la croissance organique à l'exception de métiers comme la gestion d'actifs, à l'image de sa filiale Amundi qui a racheté fin 2016 Pioneer.

(Avec Inti Landauro, édité par Dominique Rodriguez)

par Matthieu Protard