Londres (awp/afp) - Le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé mardi l'échec d'un traitement contre Alzheimer qu'il développait avec l'américain Eli Lilly, un nouveau revers pour la recherche médicale sur cette maladie.

Le groupe explique dans un communiqué qu'un test en phase III d'un médicament contre la maladie d'Alzheimer, le lanabecestat, a échoué et a qu'il décide donc de cesser le développement de ce traitement.

"Ce résultat nous attriste alors que nos chercheurs ont travaillé sans relâche afin de trouver une solution pour les nombreuses personnes touchées par cette maladie dévastatrice", note Menelas Pangalos, un responsable du laboratoire britannique.

AstraZeneca explique qu'il va mettre à disposition de la communauté des chercheurs ses conclusions, "puisqu'il est important de trouver un traitement contre cette maladie".

Cet échec n'aura par ailleurs aucun impact significatif sur les objectifs financiers du groupe britannique pour 2018 qui sont maintenus.

"Les problèmes posés par la maladie d'Alzheimer sont parmi les défis les plus difficiles pour la médecine aujourd'hui et nous sommes déçus pour les millions de gens touchés", relève de son côté Daniel Skovronsky pour Eli Lilly.

Il s'agit d'un nouveau revers de la recherche médicale dans la quête d'un traitement contre cette maladie, marqué récemment par des échecs d'essais cliniques et l'abandon de certains laboratoires comme Pfizer en janvier dernier.

Auparavant, Eli Lilly, la biotech suisse Axovant, l'américain Merck ou encore le suisse Roche s'étaient déjà cassé les dents.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence, dont une majorité de la maladie d'Alzheimer.

Ce nombre devrait doubler d'ici 2030 et tripler d'ici 2050, à 115,4 millions, si aucun traitement efficace n'est découvert dans les prochaines années.

La maladie d'Alzheimer, une des principales causes de la démence, est en forte expansion, très corrélée au vieillissement de la population.

Parallèlement, le coût de la maladie explose: la facture, estimée à environ 3 milliards de dollars au total en 2015 pour les Etats-Unis, le Japon et les cinq principaux pays européens réunis, devrait atteindre plus de 12 milliards de dollars à l'horizon 2024, selon des estimations du cabinet EY.

afp/rp