DOHA (awp/afp) - Le chef du Pentagone Jim Mattis a rencontré samedi l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani, lors d'une visite dans ce richissime Etat du Golfe qui abrite une base militaire cruciale pour les opérations américaines au Moyen-Orient.

Sur le plan économique, Washington et Doha entretiennent des relations étroites et la compagnie aérienne Qatar Airways a récemment annoncé l'acquisition d'une centaine de Boeing pour un montant de 18,6 milliards de dollars (17,3 milliards d'euros).

La visite à Doha de M. Mattis, entré en fonction il y a trois mois, fait partie d'une tournée "d'écoute" au Moyen-Orient qui l'a déjà conduit en Arabie Saoudite, en Egypte et en Israël. Il sera dimanche à Djibouti.

La lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), la situation en Syrie, ravagée par une guerre depuis plus de six ans, et l'inquiétude face aux activités de l'Iran, qualifiées de "déstabilisatrices" par Washington, sont au coeur des entretiens du chef du Pentagone avec ses interlocuteurs.

Avant l'entretien avec cheikh Tamim, M. Mattis a déclaré aux journalistes que les discussions visaient à "renforcer les relations" entre les deux pays après l'élection du président américain Donald Trump.

"Les relations peuvent s'améliorer ou s'affaiblir et je suis engagé à les rendre meilleures de notre côté", a-t-il dit.

M. Mattis devait également s'entretenir avec le ministre de la Défense Khaled Al Attiyah.

La précédente administration de Barack Obama avait été accusée par les pays du Golfe sunnites de se détourner de ses alliés traditionnels, et de manquer de fermeté face à l'Iran chiite, rival des monarchies sunnites, principalement l'Arabie saoudite.

Les Américains ont près de 10.000 militaires au Qatar, déployés sur la base aérienne d'Al-Udeid.

C'est notamment depuis le Qatar que sont organisées et coordonnées les opérations aériennes de la coalition internationale contre l'EI en Irak et en Syrie, deux pays de la région où sévit le groupe ultraradical.

Le Qatar soutient des groupes rebelles en Syrie. Grâce à un accord avec l'Iran, allié du régime de Bachar al-Assad, il a joué un rôle clé dans l'évacuation ces derniers jours de plus de 11.000 personnes de localités assiégées en Syrie.

Le Qatar est parfois accusé par des responsables occidentaux de ne pas en faire assez pour lutter contre le financement des réseaux extrémistes radicaux islamistes. Doha rejette ces accusations.

lby-ny/tp/iw/eb