Boeing vole très bas ce mercredi au Dow Jones, se classant dernier de l'indice. L'avionneur perd en effet 3,17% à 165,37 dollars l'action, après avoir publié des résultats trimestriels décevants. La perte nette du groupe a, certes, diminué de presque 20% par rapport au second semestre 2019, à 2,395 milliards de dollars, mais en données ajustées, elle est restée sous le consensus FactSet: la perte est ainsi ressortie à 4,79 dollars par action, alors qu'elle était attendue à 2,57 dollars.

Le chiffre d'affaires a lui aussi largement déçu les attentes, puisqu'il s'est établi à 11,81 milliards de dollars, en repli de 25% sur un an, contre un consensus de 12,95 milliards. Sans surprise, l'activité a été "fortement affectée" par le covid-19 et l'immobilisation du 737 MAX.

La division Commercial Airplanes est celle qui a le plus souffert, avec des revenus qui se sont effondrés de 65%, à 1,63 milliard de dollars, en raison de livraisons beaucoup moins nombreuses: celles-ci sont passées de 90 appareils au second trimestre 2019 à 20 le trimestre dernier.

Boeing a également annoncé un ralentissement de ses cadences de production pour son 777/777X, passant de 3 avions par mois à 2, ainsi que pour son 787, passant de 7 à 6. Le programme 737 a pu relancer sa production à partir de mai, "en mettant l'accent sur la sécurité, la qualité et l'excellence opérationnelle" a déclaré le groupe, mais celui-ci s'attend à ce qu'elle se poursuit à un rythme ralenti pour le reste de l'année.

"Suivant l'exemple des régulateurs mondiaux, Boeing a fait des progrès constants vers la remise en service en toute sécurité du 737, y compris l'achèvement des essais en vol de certification de la FAA", a ajouté l'avionneur.

La division Defense, Space & Security s'en est, elle, mieux sortie, son activité ayant généré 6,59 milliards de dollars de revenus, en très légère hausse par rapport à l'an passé (6,58 milliards).

Le carnet de commande total est valorisé 409 milliards de dollars, dont 326 milliards pour les 4 500 appareils commandés au département Commercial Airplanes.

La dette s'est élevée à 61,4 milliards de dollars, contre 38,9 milliards de dollars au début du trimestre, en raison de l'émission de nouvelles dettes, partiellement compensée par le remboursement des dettes arrivant à échéance.

Alors que Boeing avait annoncé une réduction de ses effectifs de 10%, le groupe a laissé entendre qu'il irait plus loin, sans toutefois donner davantage de précisions.