LAGOS (awp/afp) - Le propriétaire du plus grand transporteur aérien du Nigeria, Air Peace, a été inculpé vendredi par la justice américaine, soupçonné d'avoir blanchi des millions de dollars aux États-Unis via des ONG lui appartenant, en achetant des avions.

Des accusations qu'il a niées, dans une interview parue samedi dans le quotidien nigérian This Day. "Toutes ces allégations sont fausses et ne correspondent en rien à ce que je suis, comme homme et homme d'affaires, dont le seul but a été de construire le Nigeria", a déclaré Allen Ifechukwu Athan Onyema.

Fondé en 2013, Air Peace assure principalement des liaisons intérieures, mais dessert aussi quelques pays africains (Gambie, Ghana, Libéria, Sénégal...) ainsi que les Emirats arabes unis. Elle possède une flotte de 23 avions, essentiellement des Boeing 737.

Le ministère américain de la Justice a inculpé vendredi M. Onyema et Ejiroghene Eghagha, le directeur financier de la compagnie aérienne à Atlanta, dans l'Etat américain de Géorgie. Ils sont accusés d'avoir utilisé des sociétés écrans et des ONG pour blanchir des capitaux.

"Onyema aurait tiré parti de son statut de dirigeant d'entreprise et de compagnie aérienne de premier plan pour commettre une fraude, en falsifiant des documents", a déclaré le procureur américain Byung J. Pak.

Selon la justice américaine, l'entrepreneur a acheté des avions aux Etats-Unis avec de l'argent provenant de plusieurs de ses fondations, à savoir la Fondation pour l'Harmonie ethnique, le Centre international pour la non-violence et le développement de la paix, All-Time Peace Media Communications ainsi que l'ONG Every Child.

La fraude porterait sur 44,9 millions de dollars, transférés sur des comptes bancaires domiciliés à Atlanta, entre 2010 et 2018.

Un haut responsable de l'Agence nigériane de lutte contre la corruption, l'EFCC, a indiqué que l'organisme était au courant qu'"Onyema a des problèmes juridiques aux Etats-Unis", sans donner plus de détails.

Allen Ifechukwu Athan Onyema, qui a fondé Air Peace en 2013, s'est fait bien voir des Nigérians récemment en rapatriant d'Afrique du Sud des centaines de compatriotes victimes d'une vague de violence xénophobe, en août et début septembre.

joa/ach/evs/jlb