Londres (awp/afp) - Le cacao a profité d'une demande industrielle élevée tandis que le sucre s'est stabilisé et que le café a subi des prises de bénéfices sur la semaine.

Les trois valeurs ont en tout cas résisté à la vague de prudence qui a fait baisser la plupart des matières premières et des marchés d'actions.

"Les matières premières agricoles sont en général moins vulnérables aux cycles économiques, et sont plutôt sensibles aux fondamentaux de l'offre", ont commenté les analystes de Capital Economics.

L'industrie engloutit le cacao

La tonne de cacao a grimpé vendredi à Londres à son plus haut depuis près d'un mois et demi, à 1.689 livres sterling.

Les vendeurs de fèves ont pu profiter d'une demande élevée des broyeurs à travers le monde, selon des données publiées la semaine dernière.

La demande des broyeurs a ainsi grimpé de 2,7% à 363.122 tonnes en Europe, de 2,53% à 128.494 tonnes aux Etats-Unis et de 3,7% à 196.418 tonnes en Asie.

"Cependant, ces données arrivent en deçà des attentes des analystes", ont souligné les analystes de ING.

En revanche, l'abondance de l'offre laisse les investisseurs prudents. La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, a exporté 1,965 million de tonnes de cacao pour la saison 2017-2018, selon des données portuaires obtenues par l'agence Bloomberg.

"Si ces données sont correctes, cela veut dire que la production n'a diminué que de 2,5% par rapport à la saison record de l'année précédente", ont souligné les analystes de Commerzbank.

Moins de sucre que prévu

Le sucre s'est hissé à son plus haut en dix mois mercredi, à 386,80 dollars la tonne de sucre blanc à Londres et à 14,24 cents la livre de sucre brut à New York, avant de redescendre pour finir à l'équilibre sur la semaine.

Alors que les investisseurs s'attendaient encore fin septembre à se noyer dans une surabondance de sucre à travers le monde, de nombreux pays producteurs ont réduit leurs prévisions.

Après le Brésil, qui a privilégié la transformation de la canne en éthanol plutôt qu'en sucre, "le gouvernement thaïlandais envisage d'utiliser sa canne dans l'industrie chimique plutôt que dans la fabrication de sucre", ont souligné les analystes de Commerzbank, citant la presse locale.

La Thaïlande est le deuxième exportateur de sucre après le Brésil. D'autres grands producteurs, comme l'Union Européenne et la Russie, ont vu leurs récoltes limitées par un été particulièrement chaud.

"Cependant, l'Inde (deuxième producteur mondial, ndlr) devrait toujours engranger un surplus important à exporter sur le marché mondial, ce qui devrait empêcher les prix de grimper beaucoup plus", ont prévenu les analystes de ING.

Le café passe à la caisse

Les prix du café ont reculé après avoir atteint des plus hauts en plusieurs mois la semaine précédente.

Dans les dernières semaines, les cours avaient bondi alors que le réal brésilien s'était renforcé, poussant les exportateurs à demander des prix plus élevés en dollar sur le marché mondial pour ne pas voir leurs bénéfices en monnaie brésilienne fondre.

Cette semaine, "les spéculateurs ont encaissé leurs profits vu les niveaux élevés atteints, même si le réal brésilien a continué à grimper", ont noté les analystes de INTL FCStone.

"Il y a de bonnes raisons de vendre, à savoir des productions abondantes au Brésil (premier producteur d'arabica, ndlr) et au Vietnam (premier producteur de robusta, ndlr)", a commenté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en janvier valait 1.719 dollars vendredi à 10H20 GMT, contre 1.772 dollars le vendredi précédent à 12H55 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en décembre valait 122,00 cents, contre 124,50 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 377,20 dollars, contre 377,30 dollars le vendredi précédent mais pour le contrat de décembre. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 13,88 cents, contre 13,80 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en décembre valait 1.688 livres sterling, contre 1.597 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2.213 dollars, contre 2.162 dollars sept jours plus tôt.

js/ktr/bh