Berlin (awp/afp) - L'opérateur Deutsche Telekom a publié jeudi un bilan annuel 2018 en demi-teinte, tandis que 2019 s'annonce être l'année des chantiers décisifs, avec le déploiement de la 5G en Allemagne et la fusion T-Mobile-Sprint aux Etats-Unis.

Le bénéfice de Deutsche Telekom a chuté de 37,4% sur un an, à 2,166 milliards d'euros (2,46 milliards de francs suisses), grevé par un conflit légal sur les péages et par une comparaison défavorable avec ses chiffres de 2017, année de la réforme fiscale américaine.

Au quatrième trimestre, le groupe a glissé dans le rouge (-431 millions d'euros), en raison d'un ralentissement de ses activités en Europe, dans l'internet comme dans la téléphonie.

Son chiffre d'affaires a très légèrement avancé de 0,9% à 75,66 milliards d'euros, mais en ligne avec les estimations des analystes du service financier Factset.

Côté opérationnel, le bénéfice brut d'exploitation (Ebitda) ajusté de Deutsche Telekom est ressorti en hausse de 5% à 23,33 milliards d'euros, au-dessus de la hausse escomptée (entre 2 et 4%).

Pour 2019/20, l'opérateur annonce un Ebitda "en hausse" et pouvant atteindre 23,9 milliards d'euros.

T-Mobiles, sa filiale en pleine expansion aux Etats-Unis, doit toujours fusionner avec son concurrent Sprint au premier semestre 2019.

Le regroupement, annoncé en mai, attend encore le feu vert des autorités américaines de la concurrence.

L'opérateur privatisé en 1996 annonce avoir lancé en 2018 un plan d'investissement au montant record de 12,2 milliards d'euros, dont près de la moitié est destiné à l'Allemagne, où il a déjà installé la fibre optique dans plus de 30 millions de foyers.

Mais son plus gros chantier pour 2019 reste celui de la 5G allemande, dont les enchères débuteront mi-mars sur fond d'incertitude quant aux conditions de participation de l'équipementier chinois Huawei.

Deutsche Telekom et ses deux concurrents - Vodafone et Telefonica - ont par ailleurs intenté un procès au régulateur allemand des réseaux, jugeant trop élevées les exigences en matière d'infrastructure pour pouvoir accéder au futur chantier de la 5G.

Deutsche Telekom craint de devoir rallonger ses investissements pour satisfaire ce cahier des charges exigeant, comme une dévaluation de ses investissements si les réseaux sont ouverts à de nouveaux opérateurs concurrents, comme United Internet.

En revanche en ce qui concerne Huawei, Deutsche Telekom avait indiqué en décembre "réévaluer son partenariat" avec le groupe chinois accusé d'espionnage par Washington. L'opérateur allemand ne se prononce pas pour une exclusion du spécialiste international de la 5G des infrastructures allemandes.

afp/buc