BERLIN, 17 mai (Reuters) - Margrethe Vestager, la commissaire européenne chargée de la politique de la concurrence, s'inquiète des "énormes écarts" entre les aides publiques distribuées par les Etats membres pour faire face à la crise du coronavirus, ajoutant que ces écarts commencent déjà à fausser le marché unique.

L'Allemagne pèse pour plus de la moitié des aides publiques d'urgence approuvées jusqu'ici par la Commission européenne, qui redoute que les Etats moins bien lotis financièrement se retrouvent désavantagés.

Dans un entretien accordé au Süddeutsche Zeitung, Margrethe Vestager explique que le risque est que les écarts de niveau entre les aides publiques faussent la libre concurrence entre Etats membres et ralentissent la reprise économique du bloc.

"Et cela s'est déjà produit dans une certaine mesure", ajoute-t-elle dans cet entretien à paraître lundi.

La Commission européenne a adopté à la mi-mars un cadre temporaire permettant aux Vingt-Sept de mettre en place des aides d'Etat et d'autres mesures de soutien, interdites en temps normal par les règles européennes, applicables jusqu'à la fin de l'année. Plus de 1.900 milliards d'euros d'aides et mesures de soutien ont été approuvés à cette date.

Interrogée sur le plan de relance que la Commission doit présenter le 27 mai prochain, Margrethe Vestager déclare que rien ne garantit qu'il ne sera suffisant, même si l'exécutif bruxellois essaie de faire de son mieux.

"Je ne peux pas prédire la réaction des Etats membres", dit-elle, ajoutant cependant qu'elle ne serait pas surprise que ce plan suscite des réactions contrastées parmi les Vingt-Sept. (Michael Nienaber, version française Jean-Stéphane Brosse)