Le groupe d'énergie EPH est détenu par Daniel Kretinsky, le milliardaire tchèque qui a pris récemment une participation dans le quotidien Le Monde et qui est également à la tête d'un empire des médias dans son pays.

En France, Uniper emploie 490 personnes. Le groupe détient deux centrales à gaz d'une puissance d'environ 400 Megawatts (MW) chacune, situées à Saint-Avold (Lorraine), deux centrales à charbons (600 MW chacune) situées à Saint-Avold et Gardanne, en Provence, et une centrale à biomasse (150 MW), "Provence 4 Biomasse" située à Gardanne également, ainsi que diverses éoliennes et centrales solaires d'une puissance totale d'environ 100 MW.

Le contribution des activités français au bénéfice net d'Uniper était inférieur à cinq millions d'euros en 2017, mais le montant de la transaction n'a pas été communiqué.

Dans un communiqué séparé, EPH déclare avoir conclu un accord avec le groupe Total, qui pourrait se traduire par la reprise par le groupe pétrolier français des deux centrales à gaz après la finalisation de la transaction avec Uniper.

Total a précisé que la reprise de ces centrales au 1er janvier 2020 s’inscrivait dans le cadre de sa stratégie électricité bas carbone.

EPH devra pour sa part gérer les conséquences sociales de la fermeture programmée des centrales à charbon en France, prévue d'ici 2022 par le gouvernement français.

"EPH est conscient du rôle important de l'actionnaire pour proposer de nouvelles perspectives aux salariés et à la société, en particulier en ce qui concerne les sites industriels de Gardanne et Saint-Avold", souligne le groupe tchèque.

Le groupe tchèque a multiplié au cours de ces dernières années les acquisitions dans le charbon et le gaz, ce qui peut sembler paradoxal au moment où la lutte est engagée contre les énergies fossiles polluantes.

Les centrales à charbon, souvent bradées par leurs propriétaires actuels, restent néanmoins rentables à court terme, au moins le temps nécessaire à la transition énergique, qui permettra de s'en passer totalement, ce qui n'est pas encore le cas dans des pays comme l'Allemagne ou bon nombre de pays de l'Est.

On prête également à Daniel Kretinsky un intérêt pour le groupe Engie, dont l'Etat français à vocation à se désengager.

Dans les médias, en dehors de sa participation dans Le Monde, Daniel Kretinsky, 5e fortune de la république tchèque, est également propriétaire en France de l'hebdomadaire Marianne.

Il a également racheté les radios du groupe Lagardère en République tchèque, Pologne, Roumanie et Slovaquie pour 73 millions d'euros et a engagé avec le même groupe des négociations exclusives, via sa holding Czech Media Invest, pour lui racheter ses titres de presse magazine en France, dont "Elle", l'emblématique magazine féminin du groupe Lagardère.

(Jean-Michel Bélot et Bate Felix, édité par Juliette Rouillon)