Facebook a dévoilé mardi une cryptomonnaie baptisée Libra qui doit lui permettre de s'imposer dans les paiements, les services financiers et le commerce en ligne dans le monde entier à partir des milliards d'utilisateurs de ses différents réseaux sociaux.

"La Banque d'Angleterre a l'esprit ouvert vis-à-vis du Libra sans pour autant lui ouvrir la porte", dit Carney, suivant le texte d'un discours. "A la différence d'un média social (...) les conditions d'exercice d'une innovation telle que le Libra doivent être définies avant même son lancement".

Le discours de Carney aborde plus généralement l'avenir du secteur financier britannique, ainsi que les moyens de réduire les coûts pour la clientèle, de faciliter l'emprunt pour les PME et de réduire les dépenses engagées par les banques pour se mettre à jour de la réglementation.

Si le Libra devait satisfaire les ambitions que Facebook nourrit à son égard, il deviendrait un moyen de paiement d'importance systémique qui ne manquerait pas de susciter l'intérêt de la BoE et des régulateurs financiers de par le monde, poursuit Carney.

Facebook devrait respecter des règles strictes de protection du consommateur et de lutte contre le blanchiment d'argent et s'assurer que sa plate-forme aide effectivement à développer la concurrence.

Carney dévoile également que c'est à partir de 2021 que les établissements financiers britanniques devront prendre en compte le risque de changement climatique dans le cadre d'un "test de résistance".

Le changement climatique est un souci majeur de Carney et le gouvernement britannique a récemment annoncé que la Grande-Bretagne avait pour objectif de devenir neutre en carbone d'ici 2050; elle serait ainsi le premier pays du Groupe des Sept (G7) à avoir atteint cet objectif.

La BoE a observé le statu quo sur les taux ce jeudi, au terme de sa réunion de politique monétaire, et prévoit dorénavant une croissance nulle au deuxième trimestre, mettant en avant les risques liés aux conflits commerciaux et aux craintes de voir se produire un Brexit dur.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)

par David Milliken et Huw Jones