Trente-quatre personnes ont été mises en examen pour "exploitation systématique" de travailleurs étrangers dans les chantiers navals de Marghera, près de Venise, où des entreprises construisent des bateaux de croisière pour le compte de Fincantieri, candidat au rachat des Chantiers de l'Atlantique, a précisé le bureau des procureurs.

Les perquisitions ont concerné 19 sociétés établies dans sept régions italiennes, ainsi que 12 directeurs de Fincantieri, a ajouté le parquet dans un communiqué.

Fincantieri, dont le titre recule de plus de 4,7% à la Bourse de Milan vers 15h30 GMT, a dit "pleinement coopérer" à l'enquête, s'engageant à prendre des mesures immédiates en cas d'implication de ses employés dans des malversations.

Selon les procureurs, les travailleurs étrangers - des Bangladais et Albanais pour la plupart - étaient rémunérés bien en deçà des normes légales de manière systématique, l'écart de salaire étant dissimulé grâce à de fausses fiches de paie.

Le parquet cherche également à savoir si des cadres de Fincantieri ont reçu des pots-de-vin de la part d'entreprises sous-traitantes dans le but de tromper la direction du groupe sur le nombre d'heures réellement effectué par ces sociétés dans le cadre de leurs missions.

(Riccardo Bastianello, avec Giulia Segreti à Rome, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)