Zurich (awp) - L'exploitant de pharmacies et grossiste en produits thérapeutiques Galenica a accusé l'an dernier un tassement de son bénéfice net, largement attribué à des effets non récurrents. Le groupe bernois revendique néanmoins une solide performance opérationnelle et assoit ses ambitions pour 2020 notamment sur une explosion de la demande en produits de protection contre les virus.

Le bénéfice net s'est établi à 125,3 millions de francs suisses. Hors effets liés aux provisions pour impôts différés, normes comptables ou à la prévoyance professionnelle, la rentabilité nette aurait progressé de 7,7% à 134,2 millions de francs suisses, assure le groupe bernois dans son compte-rendu détaillé mardi.

L'excédent d'exploitation (Ebit) ajusté a bondi de 8,3% à 166,9 millions, tiré essentiellement par le segment Health and Beauty (+12,1% à 123,7 millions). Le résultat dans les services a grappillé 1,1% à 44,7 millions. Publié en janvier déjà, le chiffre d'affaires a progressé de 4,3% à 3,30 milliards de francs suisses.

La performance opérationnelle comble pratiquement les attentes des analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne un Ebit ajusté de 167,3 millions pour un gain net apuré des effets uniques de 135,1 millions. L'impact de ces effets par contre était largement sous-estimé, la prévision pour le bénéfice net s'établissant à 133,2 millions.

L'organe de surveillance proposera aux actionnaires le versement d'un dividende agrémenté de 10 centimes sur un an, à 1,80 franc par action. L'assemblée générale devra aussi valider la candidature de Pascale Bruderer au conseil d'administration. L'ancienne conseillère nationale et conseillère aux Etats socialiste devrait ainsi remplacer Fritz Hirsbrunner, qui ne briguera pas de nouveau mandat.

Demande assurée, stocks épuisés

Pour l'exercice en cours, Galenica entend faire croître le chiffre d'affaires consolidé de 1 à 3% et l'Ebit ajusté de 3 à 6%. Les actionnaires doivent pouvoir compter sur une rémunération au moins équivalente à celle au titre de 2019.

Le distributeur peut d'ores et déjà compter en début d'année sur une énorme demande en produits et dispositifs de protection contre les virus, alimentée par les précautions des structures de soins et les craintes de la population face à la propagation sous nos latitudes du coronavirus en provenance de Chine.

L'asséchement des stocks de masques et autres désinfectants a eu un effet positif sur le chiffre d'affaires, a souligné le directeur financier Felix Burkhard en marge de la conférence de bilan. Le grand argentier s'est en revanche refusé à chiffrer cet impact.

L'exercice 2020 verra par ailleurs une passation de pouvoir à la tête du groupe, annoncée en octobre dernier déjà. Marc Werner héritera au 1er avril du poste de directeur général, tandis que le titulaire actuel Jean-Claude Clémençon a prévu de prendre une retraite anticipée mi-2020.

Pas de surprise, bonne surprise

Outre l'absence de surprise majeure sur l'exercice écoulé, les analyste saluent une feuille de route pour 2020 largement conforme à leurs propres expectatives. UBS rappelle à cet égard que la direction n'a pas pour habitude d'avoir les yeux plus gros que le ventre.

Baader Helvea déplore l'absence d'indication sur un impact à venir de l'épidémie de coronavirus. Le courtier genevois anticipe par ailleurs une poursuite de la croissance alimentée essentiellement par des acquisitions, qui vont peser sur le flux de trésorerie disponible.

Le léger faux pas des deux segments d'activité en matière de rentabilité a été compensé par des dépenses administratives moindre qu'escompté, relève de son côté la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

A 10h52, la nominative Galenica s'appréciait de 6,1% à 68,10 francs suisses, dans un SPI en hausse de 3,60%.

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