En recul de 0,66% à 25,505 euros, GDF Suez surperforme un CAC 40 en repli de plus de 1%. L'action réagit à l'information des "Echos" selon laquelle le groupe d'énergie se retirait du projet de central de Penly, en Seine-Maritime. Son P-DG, Gérard Mestrallet, a envoyé un courrier au Premier ministre, François Fillon, afin de lui faire part de sa décision. GDF, détenue en partie par l'Etat ne digère pas le choix de Nicolas Sarkozy de faire d'EDF le chef de file incontesté du nucléaire.

Faisant fi des ambitions déclarées de GDF Suez, qui souhaitait jouer un rôle d'exploitant ou de co-exploitant avec EDF, l'Elysée a concédé à EDF le rôle d'unique opérateur de la future centrale nucléaire de Penly.

Pour autant, le groupe de Gérard Mestrallet conserve intact son ambition d'exploiter des centrales de troisième génération à l'horizon 2020. Dans son courrier, le dirigeant a maintenu sa proposition de construire un réacteur Atmea dans la vallée du Rhône.

Pour UBS, cette décision, qui démontre l'influence limitée du gouvernement sur GDF Suez malgré sa participation de 35,7% au capital, est raisonnable. Le broker confirme le manque d'intérêt pour le groupe d'endosser le rôle d'investisseur dans d'un projet qui pourrait coûter plus cher que prévu, à l'instar de la centrale de Flamanville, opérée par EDF.

Plus généralement, UBS s'interroge sur l'opportunité d'investir dans le nucléaire en Europe en raison des coûts de production potentiellement élevés (de 70 à 75 euros le MWh) de cette énergie. La récente taxe allemande sur les combustibles rappelle également le risque qui pèse sur la rentabilité des centrales nucléaires, par ailleurs si coûteuses à produire.

Pour Aurel BGC, la décision de GDF Suez de ne pas se positionner comme acteur financier démontre la volonté du groupe de rester un opérateur industriel y compris dans le domaine du nucléaire. Cette position lui semble cohérente pour un acteur aussi significatif que GDF Suez.

(P-J.L)