New York (awp/afp) - L'agence de notation américaine Moody's a annoncé mercredi avoir abaissé de deux crans la note de solidité financière de General Electric (GE), évoquant une détérioration de la trésorerie due à l'aggravation des difficultés de l'activité Energie (Alstom).

Cette note est désormais à "Baa1" contre "A2" auparavant et est assortie d'une perspective "stable", ce qui signifie que Moody's ne compte pas y toucher à moyen terme. Elle reste pour le moment à trois crans de la note attribuée aux entreprises risquant de ne pas honorer leurs échéances de remboursement.

A Wall Street, le titre reculait de 1,13% à 10,06 dollars vers 19H45 GMT.

La sanction de l'agence de notation intervient au lendemain de la publication de résultats trimestriels décevants, marqués notamment par une perte historique de 22,8 milliards de dollars et la deuxième réduction du dividende en un an.

Le conglomérat industriel, un des baromètres de l'économie américaine, paie au prix fort de mauvais paris dans les énergies fossiles qui l'ont conduit à acheter le pôle énergie de l'ex-fleuron français Alstom en 2014. Il a dû déprécier lors des trois derniers mois pour 22 milliards de dollars d'actifs dans la division Energie, qui fabrique les turbines à gaz et à vapeur, dont la moitié est liée à Alstom.

Le ministère américain de la Justice et le gendarme des marchés, la SEC, ont ouvert chacun une enquête sur ces dépréciations.

"L'impact de la détérioration de la performance de l'activité Energie sur les flux de trésorerie disponible sera considérable et pourrait s'inscrire dans la durée", justifie Moody's.

L'agence estime également que les difficultés de cette division ne sont pas seulement dues à une baisse de la demande et à la concurrence mais également à "des erreurs de jugement" des directions passées. GE a un nouveau PDG depuis le 1er octobre, Larry Culp, le deuxième en moins de 15 mois.

Pour Moody's, même avec des performances exceptionnelles des divisions aéronautique (moteur d'avion LEAP notamment) et santé (IRM, scanner ...), l'état des liquidités de GE, dont la dette s'élevait à 115 milliards de dollars au 30 septembre, sera "probablement très mauvais en 2018".

La division Energie ne parvient pas à se remettre de la chute des prix de l'électricité de gros, de l'effondrement des commandes de turbines qu'elle n'a pas su anticiper et des surcapacités.

Pour la relancer, GE va la scinder en deux: une première unité réunira les turbines à gaz et les services gaziers et une autre regroupera les générateurs à vapeur et électriques, entre autres.

afp/rp