Si l’acquisition de Red Hat pour 34 milliards de dollars (en valeur d’entreprise, soit 29,8 milliards d’euros) a pour but de raviver une croissance d’IBM en panne depuis cinq ans, les investisseurs sont chagrinés par le fait qu’elle entraîne la suspension des rachats d'actions en 2020 et 2021. En conséquence, l’action IBM perd 2,82% à 121,34 dollars tandis que Red Hat bondit de 45,62% à169,91 dollars, sous les 190 dollars en numéraire proposé. Ce prix représente une prime de près de 63%.

L'acquisition de Red Hat permettra à " Big Blue ", d'accélérer dans le cloud hybride (environnement informatique combinant cloud public et cloud privé) – ou selon la patronne d'IBM, Virginia Rometty, il deviendra numéro un mondial.

Dans ce domaine très porteur, le géant mondial des services informatiques a été distancé par Amazon et Microsoft. Les outils Open Source de la société acquisse permettent de créer et de gérer des clouds privés ou publics.

Selon Berenberg, les revenus de Red Hat sont attendus en croissance annuelle moyenne de 14,8% entre 2018 et 2021. Pour autant, étant donné la taille d'IBM, l'impact relutif, hors synergies possibles, serait de seulement 0,6% sur le chiffre d'affaires.

IBM précise que cette opération aura aussi un impact relutif sur son free cash flow et sa marge brute au cours des 12 prochains mois.

Red Hat opérera en tant qu'unité distincte au sein de sa division Cloud Hybride.

La transaction, qui devrait être finalisée à la fin du second semestre 2019, sera financée par de la trésorerie et de la dette. Elle a été approuvée par les conseils d'administration des deux sociétés et doit l'être par les actionnaires de la cible.

Afin de conserver de bonnes notes de crédit, IBM a suspendre ses rachats d'actions en 2020 et 2021. En attendant, S&P Global Ratings a abaissé sa note de A+ à A car il anticipe une hausse du ratio d'endettement à 2,4 une fois la transaction finalisée contre environ 1 au 30 septembre.

Valeurs citées dans l'article : International Business Machines Corporation, Red Hat