Kering cède 2% à 420,5 euros, portant à plus de 10% son repli hebdomadaire. A l'image du reste du secteur, le groupe de luxe est pénalisé par la crainte d'un ralentissement de la demande chinoise, moteur du luxe ces dernières. A cette inquiétude sectorielle, s'ajoute un élément propre à Kering : l'inévitable fin de l'insolente dynamique de Gucci.

Plébiscitée par les millénials, les Chinois et... les millenals chinois, la marque italienne connaît depuis plusieurs trimestres une croissance organique stellaire.

Grâce au génie de son directeur artistique, Alessandro Michele, débarqué par surprise en 2015 à Florence, les ventes de l'enseigne ont bondi de 44,1% au premier semestre 2018. Du jamais vu dans le monde de la Mode !

La crainte du marché est justement de ne plus voir une telle performance chez Gucci au troisième trimestre.

Certes, reconnaissent aujourd'hui plusieurs brokers, la croissance de la marque aux deux CC va ralentir, mais pas de quoi non plus " jeter le bébé avec l'eau du bain ".

Au contraire. Exane BNP Paribas a relevé son opinion à Neutre contre Sous-performance avec un objectif de cours de 470 euros, les analystes estimant qu'un rebond à court terme est possible après la récente correction.

Berenberg a maintenu sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 567 euros sur Kering. Le bureau d'études estime que le point d'entrée sur le titre, tant attendu par les investisseurs, est désormais arrivé.

Si la croissance des ventes de Gucci est entrée dans une phase de normalisation, le courtier estime que Kering continue d'offrir l'un des profils de croissance organique les plus attractifs du secteur.

UBS a confirmé son opinion d'Achat et son objectif de cours de 575 euros. Le broker estime que le marché exagère le ralentissement attendu de la croissance de Gucci. Il semble tabler sur une croissance nulle en 2019, écrit le courtier qui prévoit une croissance organique de 25% de la marque italienne au troisième trimestre 2018.

Kepler Cheuvreux a, enfin, confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 600 euros. Le troisième trimestre sera le premier au cours duquel un ralentissement significatif de la croissance de Gucci sera constaté, mais il semble avoir déjà été anticipé par le marché. Le consensus et le broker tablent sur une croissance organique de 25%.

Le bureau d'études souligne que le titre s'échange avec une décote de 22% par rapport à ses concurrents du luxe alors qu'il estime que la croissance exceptionnelle du groupe justifie, au moins, une valorisation conforme à celle du secteur.