La valeur du jour à Paris KERING : le ralentissement de Gucci sanctionné
Le 18 avril 2019 à 11:50
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En repli de 3,55% à 518,90 euros, Kering accuse la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par le ralentissement de la croissance de sa marque phare Gucci et la nouvelle contre-performance de Bottega Veneta. Au premier trimestre 2019, le numéro deux mondial du luxe a réalisé un chiffre d'affaires de 3,7853 milliards d'euros, en hausse de 21,9%. La croissance organique est ressortie à 17,5%. Gucci, qui représente plus de 60% des ventes du groupe mais génère plus 80% de ses résultats, a ralenti, signe que la normalisation de la marque est à l’œuvre après deux années exceptionnelles.
Sur les trois premiers mois de l'exercice, la croissance organique de l'enseigne florentine s'est établie à 20% après 45% en 2017 et 37% en 2018. Le groupe de luxe a naturellement justifié ce ralentissement par une base de comparaison très élevée. Ainsi précise Kering, les collections permanentes de Gucci tout comme les nouveautés continuent de rencontrer un vif succès.
La marque continue en effet de séduire les consommateurs asiatiques (+35,3% en comparable) et affiche de solides résultats dans le reste du monde (+15,8% au Japon; +11,9% en Europe de l'Ouest).
L'autre marque scrutée de près par le marché, Bottega Veneta, suscite davantage d’interrogations. Ses ventes ont en effet chuté de 8,9% et le retour de la croissance n'est pas attendu avant le second semestre.
En revanche, Yves Saint Laurent continue de donner toute satisfaction. La deuxième marque du groupe en termes de chiffre d'affaires a enregistré une progression de 17,5% de ses ventes.
Contrairement aux investisseurs, les analystes ont plutôt bien accueilli cette publication.
Jefferies a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 535 euros sur le titre, soulignant la très bonne performance de Gucci, notamment en Asie. Seul bémol la très forte exposition de la marque à la Chine l'expose au risque d'un renforcement de la volatilité des consommateurs de la région.
UBS a confirmé son opinion Neutre et son objectif de cours de 525 euros sur Kering après la publication du chiffre d'affaires trimestriel marqué par la normalisation de Gucci.
Invest Securities lui aussi relativise le ralentissement de la marque italienne, rappelant que la croissance organique de Kering 2019 ferait bien des envieux (+17,4% contre +11% pour LVMH). Certes reconnait le broker, pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2016, la croissance de Gucci n'a pas dépassé les attentes. Pour autant observe-t-il, la croissance asiatique semble inébranlable.
Le courtier, enfin, relativise à la fois la portée et la signification sur la contre-performance de Bottega Veneta. Le groupe a choisi en effet de focaliser la marque sur les seules nouvelles collections dans une partie seulement de ses points de vente, ce qui minimise dans un premier temps la densité commerciale en magasins.
Dès lors, l'accès de faiblesse boursier de Kering aujourd'hui semble davantage justifié par des prises de bénéfices plutôt que par des perspectives décevantes. Hier, le titre atteint un record de 539,80 euros. Depuis le début de l'année, il affiche un gain de 27%.
Groupe de Luxe mondial, Kering regroupe et fait grandir un ensemble de Maisons emblématiques dans la Mode, la Maroquinerie et la Joaillerie : Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Alexander McQueen, Brioni, Boucheron, Pomellato, Dodo, Qeelin, Ginori 1735, ainsi que Kering Eyewear et Kering Beauté.
En plaçant la création au coeur de sa stratégie, Kering permet à ses Maisons de repousser leurs limites en termes d'expression créative, tout en façonnant un Luxe durable et responsable. C'est le sens de sa signature : Empowering Imagination.
En 2023, Kering comptait 48,964 collaborateurs et a réalisé un CA de 19,6 MdsEUR.
A fin 2023, le Groupe détenait un réseau de 1 771 magasins gérés en propre, implantés notamment en Europe de l'Ouest (367), en Amérique du Nord (316), au Japon (238) et dans les pays émergents (698).
La répartition géographique du CA est la suivante : Europe de l'Ouest (27,6%), Japon (7,2%), Asie-Pacifique (35%), Amérique du Nord (23%) et autres (7,2%).