Le groupe a par ailleurs annoncé une perte nette de 3,12 milliards de francs (2,8 milliards d'euros) au quatrième trimestre après avoir inscrit une charge de dépréciation de 3,8 milliards de francs.

Hors cette charge, le bénéfice net a baissé de 31% à 270 millions de francs sur la période. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un bénéfice net de 604 millions de francs.

Le chiffre d'affaires au quatrième trimestre a progressé de 2,7% à 6,7 milliards de francs, supérieur au consensus de 6,47 milliards de francs.

L'action, qui a perdu quelque 20% depuis la "fusion entre égaux" entre le français Lafarge et le suisse Holcim en 2015, lâchait 4,07% à 52,76 francs vers 9h45 GMT en Bourse de Zurich. Elle signait l'une des plus fortes baisses de l'indice des valeurs européennes Stoxx 600, qui perdait 1,21% au même moment.

Dans le cadre de ce plan quinquennal, le groupe franco-suisse vise une croissance annuelle de son chiffre d'affaires entre 3% et 5%, une croissance de son Ebitda sous-jacent d'au moins 5% et une amélioration de son cash flow libre à plus de 40% de l'Ebitda sous-jacent. Il prévoit également une amélioration du retour sur capital investi à plus de 8%.

Jan Jenisch, qui a pris les rênes de l'entreprise en septembre dernier, a déclaré qu'avec une fusion finalisée et un marché des matériaux de construction en expansion, le moment était venu de se concentrer sur la croissance.

"La fusion est désormais derrière nous (...) C'était plutôt une épreuve et pas facile. Le marché des matériaux de construction est un marché qui croît plus que le PIB globalement; nous tablons donc sur une croissance de 2% à 3%", a-t-il dit à la presse. Avec nos solides positions de marché, nous devons faire mieux que le secteur", a-t-il ajouté.

Dans le cadre de cette réorganisation, LafargeHolcim va investir sur les marchés offrant les meilleures opportunités comme les Etats-Unis, l'Amérique latine, l'Inde et l'Afrique, tout en étant plus sélectif sur les autres marchés.

"Si la stratégie paraît raisonnable et plus réaliste que les objectifs précédents, elle implique probablement de revoir les prévisions du consensus à la baisse", soulignent les analystes d'UBS dans une note.

La décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium n'aura pas d'impact négatif sur les activités américaines du groupe, a également dit Jan Jenisch.

VENTES D'ACTIFS, RÉDUCTIONS DE COÛTS

LafargeHolcim va vendre des actifs pour une valeur globale de deux milliards de francs et pourrait également se retirer de deux ou trois pays.

Les deux tiers des dépréciations ont été enregistrées pour ses activités en Algérie, Malaisie, Irak, Brésil, Indonésie et Egypte.

LafargeHolcim a également présenté un programme de réduction des coûts de 400 millions de francs par an d'ici le premier trimestre 2019 et la fermeture de bureaux à Singapour et à Miami. Il a précisé ne pas prévoir de fermeture de bureaux à Paris.

Le groupe a mis un terme à son programme de rachat d'actions, maintenu un dividende stable et étudiera des acquisitions ciblées.

La semaine dernière, LafargeHolcim a racheté en Grande-Bretagne le fabricant de granulats et de béton prêt-à-l'emploi Kendall, première opération du genre sous la houlette de Jenisch.

(John Revill; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par John Revill

Valeurs citées dans l'article : PPC Ltd, LafargeHolcim