Le titre reculait de 5,8% à 21,49 euros vers 13h50 GMT à la Bourse de Francfort, baisse la plus marquée de l'indice DAX-30 (+0,28%) et du Stoxx 600 (+0,7%).

Pour l'exercice 2019, Lufthansa vise une progression de son chiffre d'affaires de 4-6% et une marge d'exploitation de 6,5-8%, des prévisions globalement conformes aux attentes ou légèrement inférieures aux résultats de l'an dernier.

En 2018, la marge d'Ebit est revenue à 7,9%, contre 8,3% en 2017. Lufthansa a précisé que des économies permettraient de compenser les 650 millions d'euros de coûts supplémentaires attendus cette année en raison du prix du kérosène.

Le bénéfice ajusté avant intérêts et impôts (Ebit) au quatrième trimestre 2018 a reculé de 11% à 378 millions d'euros, légèrement inférieur au consensus Reuters qui était de 397 millions.

Sur le trimestre, le chiffre d'affaires de Lufthansa, qui n'est pas concerné par l'immobilisation mondiale des Boeing 737 MAX puisque cet avion ne fait pas partie de sa flotte, est ressorti à 8,95 milliards d'euros (consensus 9,36 milliards).

CONSOLIDATION EN EUROPE

L'acquisition d'Air Berlin par Lufthansa a éliminé un gros concurrent sur le marché allemand mais le coût d'intégration de l'opération a pesé sur la rentabilité et sur le cours de l'action, qui a chuté de 12% au cours des 12 derniers mois.

Chez Eurowings, qui a repris une grande partie de la flotte d'Air Berlin, la direction vise le seuil de rentabilité en 2019 "avec en outre une amélioration significative par rapport à l'année précédente", a déclaré Lufthansa.

Le groupe propose pour 2018 un dividende de 0,80 euro par action (consensus 0,84 euro).

Lufthansa étudiera la possibilité de rétribuer davantage les actionnaires si ses efforts en vue d'une consolidation du marché en Europe ne portaient pas ses fruits, a déclaré le directeur financier, Ulrik Svensson, à la suite de la publication des résultats du groupe.

Selon un site web spécialisé dans l'aviation, Lufthansa est notamment intéressé par un rachat de la compagnie à bas coût Condor, qui appartient au groupe britannique Thomas Cook.

"Si nous ne sommes pas en mesure de consolider le marché européen, nous allons évidemment commencer à discuter du moyen de rendre de l'argent aux actionnaires, sous forme de dividendes supplémentaires ou autres", a-t-il dit aux analystes lors d'une conférence téléphonique.

"Je pense que ce serait cependant très triste si cela devait être la conclusion. Je suis fermement convaincu qu'un marché consolidé en Europe sera beaucoup plus rentable."

(Douglas Busvine, Dominique Rodriguez et Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Ilona Wissenbach