Les résultats 2018 publiés par Melexis avaient de quoi rassurer les investisseurs. Malgré les remous qui ont affecté le secteur l'année dernière, le chiffre d'affaires de 569,4 millions d'euros a progressé de plus de 11%, la marge brute a tenu bon autour de 46% et le bénéfice net a même gonflé à 115,5 millions d'euros. Malheureusement, les perspectives sont loin d'être aussi attrayantes. Le management a annoncé que son chiffre d'affaires du premier trimestre 2019 sera en baisse d'environ 20%, dans une fourchette comprise entre 112 et 118 millions d'euros, alors que le consensus était jusque-là positionné à 142 millions d'euros. Pour l'ensemble de l'exercice en cours, les revenus devraient être inférieurs à ceux de 2018, tandis que la marge brute devrait perdre environ 300 points de base. Melexis estime être à peu près au milieu d'une correction des stocks. La direction concède que sa visibilité est faible, mais s'attend à une reprise à partir du second semestre. Insuffisant pour rassurer des investisseurs nerveux dès qu'il s'agit des secteurs automobile et technologique.
 
À la suite de cette publication, KBC a réduit de 85 à 70 EUR son objectif de cours, tout en conseillant toujours à ses clients l'achat de la valeur. "Contre toute attente, en particulier après la conférence téléphonique d'Infineon hier, Melexis a lancé un sérieux avertissement", souligne l'analyste Guy Sips, qui a nettement réduit ses anticipations 2019 mais précise que sa nouvelle valorisation intègre une visibilité dégradée et reste valable sauf durcissement des tensions géopolitiques.
 
Melexis produit des capteurs et senseurs pour l'industrie automobile, notamment la technologie contenue dans les clefs de démarrage, les puces qui gèrent toutes sortes de fonctions électroniques du véhicule ou les capteurs de pression des pneus et de température moteur.