Londres (awp/afp) - WPP a dégagé un bénéfice net semestriel en nette hausse sur fond de redressement de son activité, lui permettant d'être un peu plus optimiste pour 2018 sans pour autant rassurer la Bourse de Londres où le titre chutait mardi.

Le bénéfice net a progressé de 12,8% à 672,4 millions de livres (745 millions d'euros) au cours des six premiers mois de l'année, selon un communiqué du géant britannique de la publicité qui vient de se doter d'un nouveau directeur général, Mark Read.

Ce dernier succède au fondateur du groupe Martin Sorrell, poussé vers la sortie en avril dernier après avoir fait l'objet d'une enquête interne pour comportement inapproprié.

Le bénéfice net de WPP s'est amélioré notamment en raison d'un gain exceptionnel découlant de la vente de ses parts dans la société informatique Globant.

Le groupe a également dévoilé des chiffres rassurants sur son activité, qui était en berne depuis de nombreux trimestres en raison de la baisse des dépenses publicitaires d'importants annonceurs et de la concurrence des géants américains de l'internet.

Le chiffre d'affaires a certes reculé de 2,1% à 7,5 milliards de livres mais cette baisse est principalement attribuable à des effets de change négatifs. Le groupe a souffert d'un renforcement de la livre sur la période par rapport à l'an passé, ce qui amenuise mécaniquement les revenus tirés des activités réalisées dans d'autres devises, notamment le dollar.

Hors effet devise, les ventes sont en hausse de 2,9% et à données comparables elles progressent de 1,6% avec notamment un deuxième trimestre encourageant

"Le deuxième trimestre de 2018 est le premier trimestre de croissance à données comparables depuis le premier trimestre 2017 et les performances du groupe ont été solides à la fois dans le gain et la conservation de contrats", explique Mark Read, cité dans le communiqué.

Il se félicite notamment de travailler dorénavant avec des marques comme Adidas, Hilton, Mars, Mondelez, Shell ou encore T-Mobile.

Nouveau pilote, nouveau cap ?

Selon M. Read, le groupe commence à récolter les fruits d'une simplification de son organisation, de l'accent mis sur le client et de nombreuses cessions d'actifs.

Résultat, WPP a révisé en légère hausse ses objectifs pour 2018. Il s'attend désormais pour l'ensemble de l'exercice à une progression de son chiffre d'affaires à un rythme similaire à celui du premier semestre, alors qu'il s'attendait à une stabilité des ventes jusqu'à présent.

Enfin, le groupe précise qu'il dévoilera d'ici la fin de l'année sa nouvelle stratégie, destinée à assurer une croissance durable et à trouver des solutions pour ses activités les moins performantes quitte à les restructurer.

Le départ de M. Sorrell a fragilisé le groupe qui compte quelque 200.000 salariés dans une centaine de pays du monde à travers plus de 400 sociétés. Nombre d'analystes estiment que l'activité de WPP est trop éparpillée et que le groupe n'aura d'autres choix que de sortir de certains secteurs.

Cette entreprise tentaculaire, concurrente du français Publicis et de l'américain Omnicom, est présente non seulement dans la publicité, mais aussi dans les relations publiques, la recherche ou encore le conseil.

Les investisseurs, prudents dans l'attente de la nouvelle stratégie, accueillaient froidement la publication et l'action du groupe chutait de 6,38% à 1.195,00 pence à la Bourse de Londres vers 09H30 GMT.

"Il y a des craintes dont la plupart sont hérités du passé", prévient Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor. "Le groupe est constitué de trop nombreuses activités" et "il connaît des difficultés dans sa branche de conseil et aux Etats-Unis ce qui est alarmant compte tenu de la forte croissance dans le pays", explique-t-il.

La région Amérique du Nord, qui représente un tiers du chiffre d'affaires de WPP, est la seule à avoir vu ses ventes reculer à données comparables sur le semestre.

afp/lk