Londres (awp/afp) - Le constructeur japonais Nissan pourrait renoncer à produire le crossover Qashqai au Royaume-Uni en cas de Brexit sans accord, ce qui menacerait l'usine de Sunderland, a indiqué à l'AFP mardi une source proche du dossier, confirmant une information du Financial Times.

Le quotidien financier cite trois sources au courant des discussions et selon lesquelles la décision de produire le Qashqai au Royaume-Uni avait été prise en partant du principe qu'il y aurait un accord sur le Brexit.

Une sortie sans accord devrait donc conduire le constructeur à réévaluer cette décision, et peut-être à fermer le site.

Interrogé par l'AFP, Nissan a indiqué "ne pas commenter les scénarios spéculatifs". "Nos plans pour la production du Qashqai à Sunderland n'ont pas changé", a indiqué le groupe dans un communiqué.

"Nous faisons partie de ces entreprises avec des investissements majeurs au Royaume-Uni qui attendent de la clarté concernant la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l'UE", selon lui.

Nissan rappelle qu'un retour aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en cas de Brexit sans accord, "aurait de sérieuses implications pour l'industrie britannique", avec un rétablissement des barrières douanières et droits de douane.

La gigantesque usine de Sunderland emploie près de 7.000 personnes qui y assemblent plus de 400.000 véhicules par an dont les deux tiers sont des Qashqai. Plus de la moitié de la production de l'usine est exportée vers l'UE.

En octobre 2016, peu après le référendum pour le Brexit, Nissan avait obtenu des assurances du gouvernement et avait décidé d'y investir davantage pour y fabriquer notamment son nouveau modèle du Qashqai malgré les incertitudes du Brexit à venir.

Mais récemment Nissan a été secoué par le départ de Carlos Ghosn aux prises avec la justice japonaise et une dégringolade des profits ce qui l'a conduit à lancer une profonde restructuration.

Le constructeur japonais avait déjà fait savoir en mars qu'il allait cesser de produire ses modèles de luxe Infiniti dans son usine à Sunderland.

Cette nouvelle menace de Nissan, sur le Qashqai cette fois-ci, intervient après plusieurs annonces récentes de fermetures d'usines au Royaume-Uni, par le japonais Honda et l'américain Ford en particulier, qui ont eu un effet retentissant au Royaume-Uni où la production de voitures chute depuis de long mois.

afp/rp