Zurich (awp) - Le principal actionnaire de Panalpina, la fondation Ernst Göhner, a informé l'entreprise de son rejet de l'offre de rachat déposée par le concurrent danois DSV. L'actionnaire de référence, qui dispose de 46% du capital du logisticien, privilégie une stratégie de croissance autonome, par le biais notamment d'acquisitions.

Le conseil d'administration assure néanmoins observer ses obligations en examinant attentivement la proposition de DSV, selon un communiqué publié lundi.

Mi-janvier, le prétendant scandinave avait jeté son dévolu sur la société rhénane, avec une offre mixte représentant environ 170 francs suisses par action. Dans le détail, l'offre comprenait 1,58 action DSV (472,20 couronnes danoises à la clôture le 15 janvier ou approximativement 71 francs suisses pièce) et 55 francs suisses en liquide par titre Panalpina. Le montant total avoisinerait ainsi les quatre milliards de francs suisses.

La fondation Ernst Göhner est représentée au conseil d'administration de Panalpina notamment par le président Peter Ulber - tout du moins jusqu'au départ de ce dernier annoncé pour le mois de mai prochain - et par le vice-président Beat Walti.

Victoire à la Pyrrhus

Les deux hommes combattent de longue date une perte d'indépendance de la société. Leur opposition leur a valu l'an dernier l'ire du fonds suédois Cevian Capital, qui avec ses 12% dans le capital du logisticien s'était notamment prononcé contre la réélection de M. Ulber lors de la dernière assemblée générale.

L'opposition de la fondation Göhner ne constitue pas une surprise pour Baader Helvea, qui n'anticipe en l'état pas plus de soutien à une reprise par DSV de la part de la direction ou des autres actionnaires de Panalpina. Une surenchère pourrait modifier fondamentalement ce scénario mais - en l'absence d'une telle éventualité - le courtier genevois recommande aux investisseurs de céder leurs titres et d'empocher leurs bénéfices.

S'alignant sur ces considérations, Vontobel ajoute que les probabilités d'une cristallisation des positions, tout comme celles du dépôt d'une offre plus alléchante, ont augmenté dans la foulée de la prise de position de la fondation Göhner.

Plus terre à terre, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) juge que la valorisation actuelle de l'action repose essentiellement sur les fantasmes d'une reprise et ne saurait en rien être justifiée par les fondamentaux de Panalpina. L'établissement modère d'ailleurs ses projections pour l'année écoulée, en préambule à la publication fin février des résultats annuels du logisticien.

Offensives nordiques répétées

L'appétit de DSV ne faisait plus aucun doute depuis le lancement en octobre dernier d'une offensive sur un autre logisticien coté sur SIX: Ceva Logistics. Quelques mois à peine après son introduction en Bourse, le convoyeur américain s'était vu proposer successivement 27,75 puis 30,00 francs suisses par action, pour une valorisation totale de 1,5 milliard.

Soutenu par son actionnaire de référence français, l'armateur CMA CGM, Ceva Logistics était parvenu à repousser les avances de DSV, qui avait fini par retirer son offre fin octobre.

A la clôture, la nominative Panalpina a lâché 11,7% à 157,30 francs suisses, tandis que le SPI a fini en hausse de 0,11%.

jh/al/ol